Cherche médiateurs
Par R. Mahmoudi – Comme nous l’écrivions il y a un peu plus d’une semaine, les fastueuses festivités de Yennayer n’ont servi en fait que de courte pause avant la reprise des contestations dans plusieurs secteurs d’activité. Il faut même s’attendre à ce que, dans les prochains jours, le cercle s’élargisse et s’étende à d’autres segments de la société. Visiblement pris de court par l’ampleur et la simultanéité de ces mouvements, le gouvernement ne sait plus quelle méthode, ni quelle recette il faut utiliser pour détendre l’atmosphère.
Le dialogue engagé avec les représentants des grévistes est non seulement venu très en en retard mais, surtout, n’aboutit à aucune solution, à aucun compromis entre les deux parties. Sur ce hiatus, à l’origine de cette absence de confiance entre partenaires, il faut peut-être blâmer et les uns et les autres. Les uns pour leur incompétence avérée dans la négociation et, aussi, pour leur manque de réactivité. Les autres pour leur égocentrisme et leur jusqu’auboutisme parfois suicidaire.
Devant le pourrissement qui s’installe et le spectre de l’«année blanche» qui plane sur certaines wilayas, il est peut-être temps que des forces de médiation s’interfèrent pour tenter de résoudre les problèmes et sortir de cette incommunicabilité à la fois absurde et dangereuse. Certains partis politiques ont tenté de jouer les médiateurs, et cela a donné des résultats, notamment à Tizi Ouzou où le Cnapeste et la Direction de l’éducation de cette wilaya ont pu trouver un compromis après près de deux mois de grève.
Pourquoi tous les partis, au lieu de limiter leur activité aux élections, ne suivront-ils pas cet exemple ? Ils contribueront de la sorte à asseoir des traditions de dialogue et à sauver ainsi le pays d’un engrenage dont nul ne peut mesurer les conséquences.
R. M.
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