Imposant sit-in des médecins résidents au CHU Mustapha
Par Hani Abdi – Les médecins résidents ont été très nombreux, aujourd’hui, au sit-in tenu au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha, à Alger.
Venus de tout le territoire national, ces médecins résidents ont exprimé leur mécontentement dans le calme, loin cette fois-ci de la matraque des policiers fortement présents à l’extérieur de cet établissement de santé publique. Les mauvais souvenirs de la bastonnade dont ils ont été victimes au début du mois sont encore vifs.
Les principaux animateurs du Comité autonome des médecins résidents algériens (Camra) se sont succédé à la tribune pour réaffirmer leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Ils ont vivement dénoncé les tentatives des services de sécurité d’empêcher les médecins résidents des autres CHU du pays de venir prendre part à ce sit-in national. Ils se sont élevés contre les «interpellations arbitraires» qui ont été opérées lundi soir par la police. Certains d’entre eux ont fait état de tentatives de priver les médecins résidents de moyens de transport ; c’est le cas des médecins ayant pris le train Annaba-Alger qu’on aurait fait descendre de force. Selon les témoignages, des médecins résidents ont été abandonnés à El Harrouch dans la wilaya de Skikda. Une vidéo postée sur internet appuie cette version.
Les animateurs du Camra ont également dénoncé une note adressée par le ministère de la Santé aux administrations des hôpitaux d’Algérie afin de procéder à des ponctions sur rémunération, récusant ainsi toute volonté de résolution pacifique du conflit, et ce, après quatre réunions infructueuses. Ils ont appelé tous les médecins résidents à poursuivre le mouvement de grève jusqu’à la satisfaction entière de leurs revendications jugées «légitimes».
Les médecins, en grève depuis plusieurs semaines, revendiquent essentiellement l’amélioration des conditions de travail et surtout la refonte du système du service civil auquel sont astreints les résidents. Un service civil d’une durée d’un an dans l’extrême Sud à quatre ans dans la bande côtière. Le ministre de la Santé, qui les a reçus maintes fois, a déclaré que la question du service civil le dépassait et qu’elle relevait de plusieurs institutions. Mais les médecins résidents refusent d’abdiquer et ont décidé de maintenir la pression à travers la poursuite de leur mouvement de grève qui perturbe fortement le fonctionnement des hôpitaux.
H. A.
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