Riyad annonce une opération «dépeçage» qui vise les pèlerins
Par R. Mahmoudi – Pour faire face à la crise, le régime saoudien ne lésine sur aucun moyen pour extorquer des fonds aux plus pauvres, à travers des augmentations de prix généralisées, comme aux plus riches, en faisant du chantage à des émirs en disgrâce. Sa nouvelle cible cette année : les hadjis.
Ainsi, les autorités saoudiennes, par le biais du ministre du Hadj et de la Omra, viennent de communiquer aux pays concernés par le pèlerinage aux Lieux saints de l’islam les nouvelles mesures auxquelles ceux-ci doivent se soumettre. Selon ces mesures, prises récemment dans le cadre de la politique d’austérité appliquée en Arabie Saoudite, il est prévu l’application d’une augmentation de 5% de la TVA qui devrait s’appliquer aussi sur tous les contrats du hadj et de la omra.
Cette mesure va automatiquement induire une augmentation des tarifs du hadj pour tous les pays concernés. En Algérie, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui en avait déjà fait état lors du débat sur la loi de finances 2018 devant le Parlement, en novembre dernier, prévoit une hausse de l’ordre d’environ 20 000 DA, sachant qu’en 2017 le hadj coûtait 51 millions de centimes.
Autre mesure imposée aux hadjis à partir de cette année, et qui n’a pas été dévoilée par le ministère algérien : les autorités saoudiennes n’assureront plus l’hébergement des pèlerins au-delà de la durée des rituels du hadj – six jours, du 8 au 13 Dhou El-Hidhja. Alors que, d’habitude, l’hébergement est assuré durant tout le séjour sur les Lieux saints, qui dure environ un mois. Ce qui obligera logiquement ceux qui souhaiteraient prolonger leur séjour en Arabie Saoudite à louer des appartements ou des chambres d’hôtel à des prix qui, en cette période de forte affluence, ne peuvent que flamber.
Il va sans dire qu’aucun pays n’a officiellement protesté contre ces restrictions annoncées par les autorités saoudiennes qui pénalisent si durement les candidats au hadj, que l’on ne voit plus que comme une source de revenus à optimiser au maximum, sans aucune considération au caractère sacré de ce rituel, qui constitue le cinquième pilier de l’islam.
R. M.
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