Comment un ancien terroriste du GIA s’est retrouvé ministre en Tunisie
Par Sadek Sahraoui – Une députée tunisienne, rapporteuse de la commission d’enquête sur les réseaux d’envoi de jeunes [djihadistes] dans les zones de conflits, a révélé qu’«un homme politique toujours présent sur la scène et qui fut ministre en 2015 était membre d’une cellule terroriste en compagnie d’Abou Iyadh».
La députée Leila Chettaoui a précisé que, selon les recherches de la commission, «il n’y avait, dans les années 1990, qu’une seule cellule terroriste en Algérie dont certains Tunisiens étaient membres, notamment l’ancien ministre en question et Abou Iyadh». «Ces Tunisiens jouaient le rôle de passeurs pour faire entrer les terroristes sur le territoire algérien», a-t-elle indiqué, tout en refusant, cependant, de dévoiler l’identité du ministre en question.
C’est la même députée qui avait annoncé, en novembre dernier, sur le plateau d’une chaîne de télévision qu’en 2012 et 2013, certaines forces politiques ont commencé à infiltrer l’armée tunisienne en y injectant des éléments douteux. Cette tentative a intéressé aussi bien le niveau du haut commandement que les officiers de grade intermédiaire, que celui de la base, c’est-à-dire les simples soldats. Leila Chettaoui a déclaré que «cette opération est d’autant plus grave que le Tunisien a une totale confiance en son armée». Mais, avait-t-elle déclaré, «heureusement que les forces nationalistes ont réussi à contrer cette infiltration». Elle avait refusé d’en dire plus, annonçant que «ces données demeurent, pour le moment, confidentielles».
Quelques jours auparavant, Leila Chettaoui avait déclaré à Assabah News que près de 10% des terroristes tunisiens partis en Syrie sont des femmes. Elle a ajouté que de par son intérêt au sujet, elle a reçu plusieurs contacts de la part des familles de terroristes qui lui ont indiqué les identités de leurs enfants et qui lui ont donné les noms des mosquées où ils avaient été recrutés et des personnes qui l’ont fait.
Comment un ancien terroriste membre du GIA, bras armé du parti extrémiste dissous FIS, a-t-il pu infiltrer les rouages de l’Etat tunisien ? Quel rôle le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a-t-il joué dans cette désignation ? Combien d’anciens terroristes militent au sein de cette formation, filiale de la secte des Frères musulmans égyptiens ? L’Algérie va-t-elle demander des explications à la Tunisie ?
S. S.
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