Benyamin Netanyahou : «Beaucoup de pays arabes se rapprochent d’Israël»
Par Kamel Moulfi – Le Premier ministre israélien a confirmé, lors du Forum de Davos qui se tient en Suisse, que «beaucoup de pays arabes» ont changé de cap et commencent à lâcher la cause palestinienne. «Ce qui était impensable il y a dix ans est en train de se réaliser», a confié Benyamin Netanyahou, qui n’a pas cité ces pays. «L’extrémisme islamiste et l’Iran, notre ennemi commun, a encouragé ces Etats à nouer des alliances stratégiques avec Israël», a-t-il révélé, notant que «Tel-Aviv commence à entrevoir des prémices de changement dans les positions de certains peuples arabes envers Israël».
Les propos de Benyamin Netanyahou confirment les dernières informations qui font état d’un rapprochement entre des pays du Golfe et l’entité sioniste. Des informations qui indiquent que le nouvel homme fort de Riyad, le prince Mohamed Ben Salman, a opéré un virage à 180° depuis que son père lui a cédé les rênes du royaume wahhabite sans que la transmission du trône soit, néanmoins, officiellement déclarée.
La guerre engagée par les Al-Saoud au Yémen – où les armées de l’alliance constituée par Riyad pour contrer l’influence des mollahs dans la région s’enlisent – a compliqué la situation de la famille régnante en raison des risques de contagion du «printemps arabe» sur fond de crise économique et de problèmes financiers majeurs. Après avoir longtemps servi de matrice au terrorisme islamiste qui a changé le visage du monde depuis la création d’Al-Qaîda par le richissime Saoudien Oussama Ben Laden, le régime rétrograde de Riyad tente une ouverture en procédant à des réformes ; une tâche confiée au jeune prince.
Parmi les changements prévus dans la politique saoudienne, une main tendue à l’Etat hébreu auprès duquel les Al-Saoud escomptent qu’un soutien militaire leur soit assuré en cas de conflit avec l’Iran. En contrepartie de cette «protection», les Al-Saoud devront lâcher du lest sur la question palestinienne sans, pour autant, opérer un revirement brusque au risque de provoquer la colère de la communauté musulmane dont le roi saoudien est le gardien des Lieux Saints. Le dégel entre ces pays arabes – que Netanyahou ne cite pas – et Israël se fait par étapes. L’annonce du Premier ministre israélien en est une. Elle succède à la révélation par certaines sources d’un soutien inavoué des Al-Saoud à la décision de Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis à El-Qods.
Les Palestiniens, qui ont compris ce jeu des Etats du Golfe, ont d’ores et déjà décidé de ne pas compter sur les monarques arabes pour poursuivre leur lutte pour la construction de leur Etat définitivement débarrassé du joug colonial sioniste.
K. M.
Comment (37)