Diplomatie religieuse
Par R. Mahmoudi – Mohamed Aïssa parle sans complexe d’une «diplomatie religieuse» algérienne qui, selon lui, est en train de mener des actions importantes et brille par sa présence dans des forums internationaux où l’on discute notamment du «vivre-ensemble» et des méthodes de «déradicalisation».
L’immixtion des autorités religieuses dans la sphère publique et politique, autrement dit dans les affaires de la cité, n’est pas toujours une chose répréhensible, quand cela peut aider à apporter des solutions aux problèmes complexes que vit la société. Cette semaine, le Haut Conseil islamique a osé édicter une fatwa pour tenter de dissuader un tant soit peu les «harragas» qui meurent en haute mer par familles entières. On n’imagine pas qu’un simple décret lancé par un organisme d’Etat puisse avoir un grand impact sur un phénomène d’une telle complexité mais cet esprit novateur et audacieux chez nos responsables des Affaires religieuses est à saluer.
Le hiatus dans cette entreprise intelligente que mène le département de Mohamed Aïssa et les autres autorités officielles, et c’est d’ailleurs le problème qui a coûté très cher à l’Algérie, est que la religion n’est plus le monopole de l’Etat. D’autres forces mènent parallèlement leur propre diplomatie religieuse, parfois aux frais de l’Etat, comme le fait si impunément le porte-voix du FIS dissous au Parlement, Hacène Aribi. Sauf que ces forces-là développent un discours souvent aux antipodes avec le discours de tolérance et d’ouverture qu’essaient de répandre Aïssa et ses dynamiques cadres des Affaires religieuses.
Plus grave encore, ce sont les agents de cette diplomatie souterraine financée par les Frères musulmans et autres forces occultes qui tentent d’annihiler, en les caricaturant dans les réseaux sociaux, les premiers pas que font nos responsables religieux en politique.
- M.
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