Diplomatie religieuse

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Les autorités religieuses tentent d'apporter une solution au phénomène des «harragas». D. R.

Par R. Mahmoudi – Mohamed Aïssa parle sans complexe d’une «diplomatie religieuse» algérienne qui, selon lui, est en train de mener des actions importantes et brille par sa présence dans des forums internationaux où l’on discute notamment du «vivre-ensemble» et des méthodes de «déradicalisation».

L’immixtion des autorités religieuses dans la sphère publique et politique, autrement dit dans les affaires de la cité, n’est pas toujours une chose répréhensible, quand cela peut aider à apporter des solutions aux problèmes complexes que vit la société. Cette semaine, le Haut Conseil islamique a osé édicter une fatwa pour tenter de dissuader un tant soit peu les «harragas» qui meurent en haute mer par familles entières. On n’imagine pas qu’un simple décret lancé par un organisme d’Etat puisse avoir un grand impact sur un phénomène d’une telle complexité mais cet esprit novateur et audacieux chez nos responsables des Affaires religieuses est à saluer.

Le hiatus dans cette entreprise intelligente que mène le département de Mohamed Aïssa et les autres autorités officielles, et c’est d’ailleurs le problème qui a coûté très cher à l’Algérie, est que la religion n’est plus le monopole de l’Etat. D’autres forces mènent parallèlement leur propre diplomatie religieuse, parfois aux frais de l’Etat, comme le fait si impunément le porte-voix du FIS dissous au Parlement, Hacène Aribi. Sauf que ces forces-là développent un discours souvent aux antipodes avec le discours de tolérance et d’ouverture qu’essaient de répandre Aïssa et ses dynamiques cadres des Affaires religieuses.

Plus grave encore, ce sont les agents de cette diplomatie souterraine financée par les Frères musulmans et autres forces occultes qui tentent d’annihiler, en les caricaturant dans les réseaux sociaux, les premiers pas que font nos responsables religieux en politique.

  1. M.

Comment (7)

    lhadi
    28 janvier 2018 - 0 h 06 min

    Comme dans les concours, deux questions se posent : la question principale et la question subsidiaire.

    1) Quelle est la cause fondamentale de la crise qui atteint notre pays ? Il s’agit de la crise d’un système, d’un type d’organisation de l’économie et de la société.

    2) qui désespère la jeunesse algérienne qui veut vivre son temps, bâtir son avenir tout en bâtissant l’avenir du pays ? Ceux qui sont incapables d’offrir à la jeunesse une vue d’avenir, un objectif exaltant.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Rachid Tazoulti
    27 janvier 2018 - 22 h 48 min

    Je suis curieux de savoir pourquoi cette  »diplomatie religieuse » ne fonctionne pas en Algérie meme puisque nous ne sommes plus dans ,,l’orientalisation de la société mais dans sa Salafo-wahhabisation » ?

    Abou Stroff
    27 janvier 2018 - 15 h 38 min

    contrairement à ce qu’avance R. M., l’immixtion de la religion dans la sphère publique est, par définition condamnable pour la simple raison que le dogme, quel qu’il soit, ne peut, en aucune manière, gérer la cité du XXIème siècle et ceci malgré la bonne foi des gardiens du temple.
    prenons l’exemple des harragas. pourquoi ces derniers veulent il, au prix de leur vie, quitter leur pays? la réponse est d’une simplicité remarquable: le harragas veulent quitter leur pays parce que ceux qui nous gouvernent sont incapables de produire l’ESPOIR dans toutes ses dimensions, parce que l’environnement dans lequel baignent les algériens suinte la mort du berceau à la tombe, parce que les harragas qui veulent vivre, doivent s’éloigner de la mort ou de tout (la perception dominante du moment de la religion) ce qui lui rappelle la mort. or, en algérie, l’idéologie dominante suggère aux algériens lambda de se consacrer à préparer leur mort alors qu’ils n’ont pas encore vécu.
    prenons un deuxième exemple: pourquoi les algériens se ruent ils vers la tunisie dès qu’ils en ont la possibilité? le réponse est encore une fois évidente. les algériens et surtout les algériennes se sentent vivre lorsqu’ils sont en tunisie où les tartufferies et la bigoterie n’ont pas leur place.
    enfin, prenons l’exemple d’une grande partie de nos brillants universitaire. pour quoi veulent ils quitter l’algérie? il me parait inutile de disserter sur cette question. en effet, l’université algérienne est, au moment présent gérée par des douktours dont le CV se réduit au nombre de « grosses légumes » qui gravitent autour des distributeurs de rente. sans appartenance à un réseau de clientèle, l’universitaire qui exerce en algérie est, structurellement un moins que rien.
    PS: il me parait inutile de rappeler la fameuse citation de MARX concernant la religion. car, quand nos dirigeants se mettent à discourir en utilisant des textes sacrés, ils ne font que montrer leur crasse incompétence ou leur mauvaise foi.

    Anonyme
    27 janvier 2018 - 14 h 59 min

    La diplomatie religieuse tient ses racines de l’ÉTAT. Nos responsables ausii tiennent des discours religieux.
    Écoutez les déclarations de Oul-Abbes et celles de Ouyahia. Une politique manipulatrice. GRAVE.

    Zaatar
    27 janvier 2018 - 13 h 29 min

    Diplomatie religieuse pour endiguer, ou du moins amoindrir, le phénomène « harragas ». Comme si les harragas avaient plus d’insouciance ailleurs qu’en religion. Comme si les causes du phénomène sont cadrés par la religion et que c’est diplomatiquement dans ce cadre qu’on arrivera à faire changer d’avis quelqu’un qui subit la mal vie dans son pays et la misère quotidienne de traverser la mer pour aller de l’autre côté avec l’espoir d’une amélioration de sa vie de tous les jours. C’est à certifier définitivement que nos responsables et nos religieux considèrent comme hérétiques tous ceux qui n’ont rien dans le crâne.

    LE NUMIDE
    27 janvier 2018 - 8 h 58 min

    MOBILISATION NATIONALE : la diplomatie est un concept politique et stratégique global qui rentre dans le cadre plus global de la Mobilisation transversale d’une nation pour se défendre , se préserver , survivre , durer , et garantir les moyens de s action et de sa puissance …
    Ainsi , la diplomatie religieuse est un moyen comme tous les autres moyens que l’Algérie en tant que nation et en tant que puissance possède et doit employer pour défendre son existence nationale , son influence et la stabilité , la prospérité et la force de son peuple et de son état …
    Toutes les cartes que la nation algérienne possède doit les utiliser comme elle l’a fait durant la Révolution et qui ont assuré sa victoire :
    La carte berbère dans le monde berbère et africain , la carte arabe dans le monde arabe , la carte musulmane dans le monde musulman , la carte francophone dans le monde francophone .En plus de ses cartes militaire , géographique, économique , culturelle, symbolique et toutes ses ressources matérielles et immatérielles et celles du génie de tous ses enfants du sommet à la base …
    Tous les bons moyens sont bons pour la bonne cause qui se résume à la préservation , au triomphe et au rayonnement de la nation algérienne et de son peuple

      Moh
      28 janvier 2018 - 5 h 49 min

      Le sujet n’a rien à voir avec Berbères ou Arabes. C’est de l’Algérie qu’il s’agit.

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