Benmeradi : «Il y a des surenchérissements des prix à l’importation inexplicables»

Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi. New Press

Par Hani Abdi – Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, jette un nouveau pavé dans la mare pestilentielle du commerce extérieur. Intervenant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, le ministre du Commerce juge anormalement élevée la facture d’importation de la poudre de lait. Mohamed Benmeradi estime qu’il y a bien des signes selon lesquels les factures d’importation ne reflètent pas le prix réel des marchandises achetées. Autrement dit, il y a surfacturation.

Un fléau qui gangrène le commerce extérieur, que son prédécesseur, le défunt Bakhti Belaïd, avait vivement dénoncé. «Si nous n’arrivons pas encore à la quantifier, la surfacturation reste une pratique bien répandue dans le commerce extérieur. Et nous sommes convaincus, comme d’ailleurs tous les Algériens, qu’elle est importante. Quand vous examinez les bases de données statistiques détenues par les institutions internationales, notamment au niveau de la Cnuced, et que vous les comparez aux chiffres des importations qui sont au niveau des Douanes algériennes, vous trouverez toujours une différence. Cette différence représente de la surfacturation prouvée», a affirmé le ministre du Commerce, qui se garde d’avancer des chiffres ou des taux que représente cette pratique frauduleuse qui constitue une véritable plaie du commerce extérieur.

Mohamed Benmeradi fait état dans ce sillage d’un travail qui est actuellement en cours de réalisation pour cerner ces courants de fraude et mettre en place des instruments qui permettront de les encadrer et de les juguler. Selon lui, des équipes sont en formation afin que son département ministériel et ses démembrements puissent agir sur le terrain et cibler ces «courants de fraude». Il relève que des surenchérissements des prix à l’importation restent inexplicables».

Mohamed Benmeradi refuse, cependant, de parler d’échec de la politique de diminution des importations. Selon lui, la stratégie du gouvernement n’est pas d’atteindre un chiffre précis, mais de permettre à la balance commerciale de retrouver son juste équilibre. Pour ce faire, il agit sur plusieurs fronts, assure le ministre. En plus de la suspension temporaire de l’importation de 851 produits, le gouvernement encourage la production d’intrants nécessaires à la production nationale. Car, selon lui, l’industrie nationale est trop dépendante du marché extérieur.

Le ministre du Commerce assure que l’Etat n’est pas impuissant face à cette pratique qui prend visiblement de l’ampleur et qui alourdit gravement la facture des importations. A fin 2017, et sur trois années consécutives, c’est la première fois de son histoire que l’Algérie enregistre un déficit de sa balance commerciale, indique le ministre du Commerce. Le ministre relève également le rôle de la dévaluation du dinar dans la diminution des importations. Mohamed Benmeradi estime que le dinar est actuellement surestimé et que sa valeur réelle est celle du marché informelle des devises. Le ministre du Commerce plaide ainsi pour un rapprochement de la valeur du marché informelle.

H. A.

Comment (10)

    Yassine
    29 janvier 2018 - 14 h 40 min

    Monsieur le ministre
    Arretez de vous plaindre ! Tout les algeriens savent deja ce que vous dites .
    Economiquement . il ya une seule solution ; rendre le dinar converible interieurement .
    C’est la mere de toutes les reformes . Mais votre voix n’a aucune valeur . Ceci est de la souverainte de Fakhamatou et ses affides .Ils preferent une algerie affamee dans dix ans que de quitter le pouvoir maintenant .
    Car les consequences d’une telle reforme sera benefique dans le temps pour le pays ; mais sera suicidaire pour le pouvoir de Bouteflika & Co .

    Lamari mehd
    29 janvier 2018 - 13 h 06 min

    C’est bien de mettre fin a l’importation de produits superflus ou inutiles par ces temps de vache maigres,c’est logique,meme si les responsables de cette ruine,ce n’est pas le petit peuple,mais les malfrats proches du systeme,qui font ce qu’ils veulent de ce peuple « el meskin »,ils se partagent l’Algerie comme un gateau..cela tout le peuple Algerien le sait…Mais dans cette liste,il y a des produits constituants des intrants necessaire au fonctionnement de plusieurs unités de fabrication ou de transformations Algerienne,qui emploient des centaines,sinon des milliers de travailleurs,qui vont se retrouver au chomage car leurs produits sont indispensables au fonctionnement de milliers d’autres entreprises et manufactures,administrations,ecoles ect…je parle,içi par exemple de la bande adhesive ou Scotch.Surtout quant on sait,que cet intrants n’est pas fabriqué en Algerie,ni d’ailleurs dans toute l’Afrique,ni le moyen-orient,et que son process de fabrication (le film neutre) est detenue par 4 multinationales…je pense qu’il faut revoir au plus vite cette liste,car je pense que c’est une bombe qui risque d’eclater a tout moment,si la situation n’est pas rectifiées rapidement.

    nectar
    29 janvier 2018 - 12 h 42 min

    Si Monsieur Benmeradi et la clique qui l’entoure sont convaincus qu’il y a surfacturation, si certainement à base des factures d’importation. Sans me tromper ces factures portent toutes les coordonnées de l’importateur ou des importateurs, qui se donnent à cette gymnastique algérienne de voler son pays ..Donc! Monsieur le Ministre,vous devriez déposer plainte auprès des tribunaux compétents et saisir les biens de ces malfrats en Algérie, et de bloquer leurs comptes à l’étranger..Si tel est le cas, c’est le plus grand crime, de le savoir et de se taire, quel que soit le mafieux qui est derrière ces pratiques. Agissez au lieu de vous plaindre, le peuple ne peut vous suivre que s’il y a des suites, sinon taisez-vous et continuer à être complice de la prédation et votre créateur vous attends, en plus de l’histoire, qui ne pardonnera pas aux lâches et à leurs complices…

    Ammar
    29 janvier 2018 - 10 h 48 min

    Aucune valeur ajoutée ce ministre, ni à l’import ni à l’export! pauvre Algérie….

    Lamri
    29 janvier 2018 - 10 h 00 min

    « Mohamed Benmeradi estime que le dinar est actuellement surestimé et que sa valeur réelle est celle du marché informelle des devises. Le ministre du Commerce plaide ainsi pour un rapprochement de la valeur du marché informelle. »
    C’est scandaleux de faire payer au peuple la faillite de la gestion des responsables. Le ministre reconnait qu’il y a surfacturation mais semble impuissant à la combattre et envisage la solution de facilité en voulant dévaluer le dinar et par conséquent punir les plus pauvres.

    Anonyme
    29 janvier 2018 - 8 h 26 min

    La subvention du dinar de l’importation (dinar surcoté du tier de sa valeur par rapport au cours pratiqué librement)mets à la disposition des etrangers des produits importés subventionnés ce qui explique le rush des tunisiens sur ces marchandises.La perte du tresor est quantifiable.

    nonews
    29 janvier 2018 - 0 h 12 min

    La solution est simple et appliquee partout dans le monde: rendre le dinar convertible. La subvention aux importateurs et la surfacturation s’evaporent.

    Larbi BenMhidi
    28 janvier 2018 - 17 h 56 min

    Je m’adresse à tous ces voleurs et corrompus qui confondent leurs poches avec l’argent du peuple Algérien, pour leur dire : vous pouvez détourner, voler, surfacturer, vous enrichir autant que vous le voulez, vous n’aurez jamais de l’importance ou du respect de ceux chez qui vous venez dépenser l’argent volé au peuple Algérien.
    Ces voleurs quand ils viennent en Europe pour jouer aux riches, on ne les considère que le temps de leur soutirer l’argent puis, ils sont ignorés comme des moins que rien.
    Nos responsables se comportent comme des dieux en Algérie et quand ils viennent en Europe, ils font les petits toutous, ils viennent s’adonner aux petits plaisirs pervers …
    Les services occidentaux savent qu’ils ne valent rien et ne se privent pas de le leur faire savoir le moment voulu, lors de négociations de contrats juteux. C’est pour cela que l’Algérie est livrée au fils de traîtres qui méprisent et oppriment le peuple pour maintenir leur privilèges mal acquis. Hélas, la situation ne pourra pas durer éternellement, un jour le peuple se révoltera et jettera ces vermines dans les poubelles de l’histoire.

    Anonyme
    28 janvier 2018 - 16 h 01 min

    On dirait que votre fonction de ministre ne se borne finalement qu’à établir des constats !
    Sans être ministre, le dernier des citoyens sait tout cela, et depuis longtemps déjà. Votre rôle serait de réagir à une telle situation en appliquant la réglementation, la loi et en sévissant. Ce n’est pas seulement votre rôle, mais votre devoir en tant que ministre. Ne faites vous pas partie d’un EXÉCUTIF dont c’est d’ailleurs la principale mission ?

    Anonyme
    28 janvier 2018 - 15 h 46 min

    Comment se fait-il que des produits aussi stratégique que la poudre de lait soient importés par des opérateurs privés. Si ce n’est pas le cas, alors notre code des marché est normalement suffisamment étoffé pour faire face à ce genre de problèmes pour peu qu’il y ait un minimum de contrôle.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.