Hanoune accuse Bouchouareb d’avoir ruiné la SNTA au profit des Emiratis
Par Hani Abdi – La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie d’opération de liquidation des entreprises publiques, en citant le cas de la Société nationale du tabac et des allumettes (SNTA).
Lors de son intervention aujourd’hui à l’ouverture du Comité central du parti consacré essentiellement à l’économie, la pasionaria du PT s’est élevée contre le partenariat établi entre la SNTA et une entreprise émiratie, jugé comme contraire aux intérêts de cette entreprise publique. Louisa Hanoune accuse ouvertement Abdeslem Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie, d’avoir lancé cette opération de liquidation de la SNTA sous forme de partenariat avec des Emiratis. Un partenariat qui est, insiste-t-elle, totalement en défaveur de la SNTA et de ses employés.
Le partenariat entre la SNTA et une entreprise émiratie a commencé en 2000 par la création d’une entreprise dont la SNTA est actionnaire à 49%, l’entreprise émiratie à 41%, a affirmé Mme Hanoune selon qui les 10% restants sont partagés entre quatre personnes émiraties et une femme algérienne à raison de 2% chacune.
La secrétaire générale du PT considère que les quatre Emiratis ainsi que la femme algérienne travaillent pour l’entreprise émiratie. Concrètement, a-t-elle souligné, les Emiratis détiennent 51%, ce qui est contraire à la loi algérienne. Louisa Hanoune a indiqué, en outre, que ce partenariat a eu une conséquence directe sur les travailleurs de la SNTA. «Il y a eu licenciement de 1 100 travailleurs sans indemnités. Des travailleurs qui ont été recrutés à nouveau avec des contrats à durée déterminée (CDD). Les 18 travailleurs qui ont refusé de signer leurs contrats d’emploi précaires ont subi des menaces de toute nature. Ils ont même tenté de les corrompre», a-t-elle dénoncé, affirmant que la justice a condamné par le passé le directeur général de la SNTA qui a mené cette opération pour «gaspillage de l’argent public».
Louisa Hanoune a affirmé que si la SNTA n’est pas totalement cédée aux Emiratis, c’est grâce à la lutte acharnée des travailleurs. Pour elle, le but du «partenariat entre la SNTA et l’entreprise émiratie» était de céder toutes les activités de l’entreprise publique à cette société. Cela tout en sachant que la SNTA est en matière de contribution fiscale au Trésor public la deuxième entreprise publique après Sonatrach. «Est-il acceptable de céder une entreprise publique qui fait 3 900 milliards de centimes de bénéfices net d’impôts ?» s’est demandé Louisa Hanoune qui appelle à l’annulation de tous les partenariats entre les entreprises publiques et privées qu’elles soient algériennes ou étrangères. Car, derrière ces partenariats, a-t-elle affirmé, il y a de véritables «opérations maffieuses». Elle appelle à une commission d’enquête pour faire face aux opérations maffieuses qui visent à liquider les entreprises publiques au profit d’oligarques nationaux ou étrangers. Comme elle demande au Président de la République d’intervenir pour annuler les partenariats entre les entreprises publiques et privées.
Autrement dit, elle appelle à l’annulation de la charte relative au partenariat entre le secteur public et le secteur privé, signée le 23 décembre dernier. Une charte qui a fait couler beaucoup d’encre.
H. A.
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