Benghebrit veut-elle une négociation séparée avec le Cnapeste de Béjaïa ?
Par Rabah A. – Nous apprenons de source informée que la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, aurait invité par téléphone les responsables du Cnapeste de Béjaïa pour une entrevue ce lundi au siège du ministère en vue d’examiner ensemble les moyens à mettre en œuvre pour trouver une solution à la grève nationale dans le secteur de l’enseignement depuis le 30 janvier dernier, et qui, faut-il le rappeler, avait démarré à Béjaïa.
Selon nos informations, les représentants de ce syndicat n’ont pas encore, à l’heure où nous mettions cet article en ligne, donné leur réponse à cette invitation et attendent l’avis du conseil national qui devrait se réunir dans les prochains jours à Alger pour rendre sa décision. D’aucuns dans le milieu syndicaliste s’interrogent sur les desseins et la pertinence d’une telle initiative, à un moment où la contestation n’est plus confinée dans wilaya de Béjaïa, mais s’est étendue à plusieurs wilayas du pays.
Selon des observateurs locaux, cette démarche n’est pas sans lien avec la rencontre surprise qui a réuni, au siège du ministère jeudi dernier, Mme Benghebrit avec une délégation du FFS, composée notamment du chef du groupe parlementaire et député Chafaâ Bouaïche, et le président de l’APW de Béjaïa. Jouant le médiateur entre les enseignants grévistes et la tutelle, ce parti, majoritaire au niveau des assemblées élues de Béjaïa et de toutes les wilayas de Kabylie, aurait, en aval, tenté d’influencer le bureau du Cnapeste au niveau de la wilaya de Béjaïa pour l’amener à accepter de prendre attache avec le ministère.
En visite ce samedi dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Mme Benghebrit n’a donné aucune perspective quant à l’issue de cette protestation. Devant les cadres locaux de son secteur, elle a indiqué que les perturbations continues de la scolarité des élèves, «quelles que soient la légitimité ou les raisons invoquées, portent atteinte au principe d’égalité des chances que l’Etat garantit en mobilisant les ressources humaines, matérielles et infrastructurelles nécessaires, en plus des actions d’appui à la scolarité». «Ces grèves portent préjudice au principe d’équité entre élèves, et qui est l’un des fondements de notre système scolaire», a estimé la ministre, tout en relevant que durant ces arrêts de la scolarité, «ceux qui ont les moyens ont recours aux cours payants dont les tarifs en période de grève connaissent une hausse importante et ceux qui n’en n’ont pas accumulent les retards».
R. A.
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