Droit syndical ?

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La grève des médecins résidents a eu des effets positifs. New Press

Par Meriem Sassi – L’issue plutôt favorable au conflit opposant les médecins résidents au le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière – du moins sur certains points soulevés par les praticiens grévistes – donne tout son sens à l’exercice du droit de grève, fruit de la lutte des travailleurs algériens depuis des décennies. Une lutte menée au sein de l’UGTA, dans le sillage d’une tradition de mobilisation syndicale mêlée de nationalisme à fleur de peau enfanté dans les maquis révolutionnaires.

Malgré ce passé glorieux, aujourd’hui, le constat est amer. La cacophonie qui caractérise le front social et syndical, le syndrome des grèves illimitées à la limite de la légalité déclenchées du jour au lendemain, sans préavis, sans négociation préalable, sans délai ni prise en compte de l’intérêt des entreprises et des secteurs concernés, posent le problème du devenir de ce droit sacré, galvaudé de jour en jour.

Etouffés par la centrale syndicale au fil de ses accointances politiques, le droit syndical et le droit de grève sont orphelins. L’actuel locataire de la maison du Peuple a même déclaré, dans une interview à la presse au début des années 2000, «la grève ne sert à plus à rien»… Un choix qu a compromis les intérêts des travailleurs affiliés à l’UGTA, berceau du syndicalisme, et jeté le droit syndical dans l’arène des syndicats autonomes qui, pour certains, ont su l’adopter et lui donner toute sa valeur alors que d’autres l’ont mis au service des officines politiques.

Aujourd’hui, certains syndicats usent et abusent du droit de grève. Ils en usent comme outil de pression et de surenchère au nom des travailleurs, mais le plus souvent selon leur obédience politique et suivant des intérêts décidés au sein des cellules des partis. Loin, très loin de la scène syndicale. Les travailleurs se retrouvent ainsi otages de calculs politiciens, notamment à l’approche d’échéances électorales. Jusqu’à quand durera cette situation, née aussi de la déliquescence du pouvoir et du manque de constance des décideurs qui ont perdu toute crédibilité ?

M. S.

Commentaires

    MELLO
    4 février 2018 - 14 h 11 min

    L’absence de stratégie politicienne, le manque de dialogue et de communication sont de véritables outils d’un pouvoir inique. Tous les gouvernements antidémocratiques se proclament démocrates et n’hésitent pas à prendre des engagements constitutionnels et internationaux, pour respecter et promouvoir les Droits de l’Homme. Dans ces cas précis, la propagande remplace les vertus éducatives du pluralisme des idées et des écrits. Esprit de domination ou tutelle paternaliste, on va jusqu’à choisir et limiter la lecture des sujets aux seuls classiques du dogme officiel. Mais il n’y a pas une bonne et mauvaise dictature, il y a des peuples soumis et des peuples qui résistent. La dictature ne fait que changer de manières et le dictateur devient méchant quand les manières douces cessent de fonctionner.
    C’est dire la difficulté, pour le peuple, de promouvoir le Droit de sûreté par exemple, le Droit à la justice, à la participation aux affaires solennellement proclamé par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dans des régimes non démocratiques. Quant à contrôler les prérogatives et les pratiques d’une police, c’est un sujet tabou, dans des systèmes politiques où celle-ci a des fins « particulières ».
    Pluralisme politique, syndical, linguistique, associatif, en un mot démocratisation dans tous les domaines, avec le règne de la loi, d’une loi toujours ouverte sur la société et le progrès, combattre toutes les formes de monopoles incompatibles avec le socialisme, cercles vicieux qui font que l’argent va à l’argent, le savoir au savoir et le pouvoir au pouvoir. Le droit au développement, à cette condition, sera pris au sérieux et retrouvera ses vertus mobilisatrices: développer toute la personne, toute personne et toutes les personnes, une éthique, un intégralisme des Droits de l’Homme comme but et moyen, en même temps un idéal pour un non-alignement capable de promouvoir la paix, la liberté et la solidarité.
    Les Droits de l’Homme sont inaliénables et imprescriptibles, indissociables, inséparables: le droit au pain, au logis, à la libre-circulation, les libertés personnelles et publiques, le droit d’élire et de se débarrasser démocratiquement d’un dirigeant dont l’appropriation absolue de la puissance publique finit par déstabiliser les facultés mentales.
    Du reste, l’histoire nous enseigne que les violations des diverses libertés sont solidaires et s’enchaînent les unes aux autres. Quand on instaure la censure ou qu’on viole le droit de grève, l’engrenage de la répression n’est pas loin et la torture est au bout.

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