Fausse fatwa : Aïssa accuse de «hauts fonctionnaires» de semer la zizanie
Par R. Mahmoudi – Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, revient une nouvelle fois sur la polémique suscitée par une fatwa décrétée par le Haut Conseil islamique sur l’émigration clandestine et qui, finalement, n’en est pas une. Il se dit indigné par les commentaires qui tentent, selon lui, de semer la discorde entre son département et l’instance dirigée par Bouabdallah Ghlamallah, en s’en tenant à la première réaction du ministre mettant clairement en doute la pertinence, voire la légitimité d’un tel décret.
Dans un écrit posté sur sa page Facebook ce lundi, Mohamed Aïssa s’en prend violemment à ceux qui, selon ses termes, «tentent de polluer l’espace religieux», parmi les journalistes et les «activistes» qui ont, d’après lui, dénaturé ses propos en les sortant de leur contexte. L’occasion pour lui d’exprimer à nouveau son respect pour le Haut Conseil islamique qu’il reconnaît comme l’unique autorité habilitée à promulguer des fatwas, mais tout en répétant que le président de cette instance n’a jamais dit que l’avis qu’il avait émis sur l’émigration clandestine (harrga) était une fatwa. «Je suis content, écrit Mohamed Aïssa, que nos deux institutions soient cohérentes et parlent de la même voix.»
Le ministre s’attaque ensuite à tous ceux qui, sans les nommer, «ont tenté d’alimenter, et alimentent toujours, les divergences» entre son département et le Haut Conseil islamique et leur conseille d’«utiliser leurs hautes fonctions pour construire l’Etat et non pas pour le détruire». Et de poursuivre sur le même ton mystérieux : «Ne croyez pas que l’opinion publique ignore tout ce que vous manigancez jour et nuit !» A ceux-là, il demande de craindre Dieu «du jour où ils pourraient comparaitre devant les tribunaux avant d’aller devant la justice divine».
De qui veut parler le ministre : des cadres de son ministère qui seraient hostiles à sa politique et qui lui mettraient des bâtons dans les roues ? Des militants islamistes qui se seraient introduits dans la sphère religieuse et qui chercheraient à parasiter sciemment l’action des responsables du secteur ? Une chose est claire : un climat de méfiance règne dans le département des Affaires religieuses.
R. M.
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