Benmeradi : «Nous irons à l’OMC quand nous serons prêts»
Hani Abdi – Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, assure que l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’est pas une priorité du gouvernement. Dans un entretien à l’agence officielle APS, le ministre du Commerce précise que cette adhésion se fera quand notre pays sera prêt. Il ne s’agit pas donc pour lui d’accélérer le processus, même au détriment de notre économie.
Il affirme ainsi que l’Algérie «ira à son rythme dans son processus d’adhésion, engagé dans les années 1980. «Le dossier est en cours. La demande d’adhésion a été déposée depuis 25 ans. Nous sommes toujours demandeurs, mais nous irons à notre rythme», souligne M. Benmeradi, pour lequel «les membres de l’OMC veulent tous bénéficier des avantages accordés par l’Algérie à l’Union européenne (UE) dans le cadre de l’Accord d’association».
M. Benmeradi estime qu’il n’est pas question d’accorder les mêmes avantages à tous les membres de cette organisation, pour la simple raison que «cela n’arrange guère l’Algérie». Le ministre du Commerce précise que «l’Algérie n’aurait jamais dû signer un Accord d’association avant d’adhérer à l’OMC». «Nous irons à l’OMC avec des droits de douanes nuls, tels qu’accordés aux Européens, alors que la Chine, membre éminent de l’organisation, a des filières protégées de 80 à 90%. Il faut donc remettre à niveau notre droit de douanes et convaincre l’UE et la Zone arabe de libre-échange (Zale) de la nécessité de la démarche», ajoute le ministre, qui poursuit la politique gouvernementale visant à réduire les importations et à protéger et encourager la production nationale.
M. Benmeradi relève dans le même sillage «les contradictions qui existent entre la politique théorique de l’OMC et les pratiques réelles de ses membres». Il cite dans ce sens les Etats-Unis, la Russie et d’autres puissants membres de l’OMC qui appliquent eux-mêmes des mesures pour protéger leurs économies
H. A.
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