Quatre-vingt-deux militants du RCD à El-Kseur annoncent leur démission à la veille du congrès
Par Karim B. – Dans une déclaration datée du 5 février et adressée, mercredi, à la rédaction, 82 militants de la section d’El-Kseur (wilaya de Béjaïa) annoncent leur démission collective du parti. Une démission qui survient à quelques heures de l’ouverture du cinquième congrès de ce parti qui s’ouvre jeudi à Alger.
Enumérant les raisons de leur décision, les signataires du document reprochent à la direction de procéder à des suspensions au rabais avec pour seul objectif, selon eux, d’empêcher à des militants d’assister au congrès. Dix militants auraient été suspendus au niveau de la seule section d’El-Kseur. Pour ces militants démissionnaires, «le parti est devenu un appareil et une propriété privée». Aussi les signataires accusent-ils leur hiérarchie de «bafouer tous les règlements par un fonctionnement antidémocratique à l’intérieur même des structures». Ils disent être arrivés à la conviction que «l’espace de fonctionnement à l’intérieur des structures politiques n’est plus le lieu idoine où le militant et le citoyen peuvent exposer leurs doléances et exprimer leurs convictions».
Les démissionnaires rappellent, à l’occasion, les conditions dans lesquelles avaient été préparées les dernières élections locales, en reprochant encore à la hiérarchie d’avoir «cassé» l’élan suscité par l’élaboration d’une première liste. «Ce jour, écrivent-il, le RCD a perdu non seulement les élections communales et de wilaya mais aussi tout espoir de redressement et toute crédibilité citoyenne».
Par ailleurs, les signataires relèvent un fonctionnement «antidémocratique» dans les structures du RCD local et régional qui est devenu, d’après leurs termes, «plus un appareil au service de la secte qu’un parti de la mouvance démocratique sensé être au service de la collectivité nationale». Ils disent avoir saisi le premier responsable du parti et eu une entrevue avec lui. D’autres tentatives avaient eu lieu pour essayer de trouver une issue à la crise qui couvait mais, d’après eux, sans résultats.
Les militants démissionnaires concluent leur déclaration, en affirmant que leur démission organique ne les «absout pas» de leur responsabilité en tant que militants politiques. «Nous resterons à la disposition de nos concitoyens et de tous les militants pour la construction d’une Algérie forte et prospère», concluent-ils.
K. B.