Dassault veut concurrencer les Russes et vendre des Rafale à l’Algérie
Par Sadek Sahraoui – Paris ne désespère toujours de parvenir à arracher, un jour, des marchés dans le secteur algérien de la Défense. Airbus Helicopters, Airbus Defense and Space et Dassault Aviation, de grosses boîtes françaises spécialisées dans l’industrie militaire, ont saisi l’opportunité du Forum d’affaires, regroupant le Forum des chefs d’entreprise et une cinquantaine d’entreprises du Medef, qui se tient à Alger depuis hier pour, semble-t-il, faire un peu de prospection.
La Défense est pratiquement le secteur en Algérie que les firmes françaises n’ont pu pénétrer. Depuis le recouvrement de l’indépendance, les Français n’ont, en effet, jamais remporté de contrats importants avec le ministère de la Défense. Cela demeure le cas même depuis que l’Algérie a commencé à diversifier ses fournisseurs. Même si ses entreprises gardent encore la part du lion, la Russie n’est plus, en effet, l’«armurier» exclusif de l’ANP.
La radio allemande Deutsche Welle (DW) a révélé récemment que l’Algérie arrivait en tête des importateurs d’armes allemandes en 2017. En effet, selon DW, les exportations d’armes allemandes vers l’Algérie se sont élevées à 1,36 milliard d’euros. Ces acquisitions placent carrément l’Algérie comme premier client allemand en achat d’armes. Les firmes italiennes ont réussi à décrocher des marchés avec l’ANP.
Malgré ses nombreuses tentatives, la France n’est, par contre, jamais parvenue à placer ses équipements militaires en Algérie. Pas même durant le mandat de François Hollande, période durant laquelle les relations algéro-françaises ont connu un important réchauffement. Un ambassadeur de France à Alger s’en était d’ailleurs même plaint en privé.
A l’époque déjà, des rumeurs insistantes avaient évoqué le souhait des Français de vendre quelques chasseurs Rafale à l’ANP comme ils on réussi à le faire avec l’Egypte et l’Inde. Ces rumeurs avaient cependant très vite fondu comme neige au soleil, surtout après l’annonce par le ministère de la Défense de son intention de renforcer son parc avec des Mig de dernière génération.
Le désintérêt de l’Algérie pour les armes françaises s’explique assez facilement. En plus du poids de l’histoire, les politiques français n’ont en réalité jamais vraiment inspiré confiance à l’armée algérienne. La méfiance s’est s’installée dans la durée entre les deux pays, notamment avec l’arrivée de Valéry Giscard d’Estaing au pouvoir en 1974 et le soutien actif de Paris à la colonisation par le Maroc du Sahara Occidental.
Airbus Helicopters, Airbus Defense and Space et Dassault Aviation ont-ils cette fois des chances de parvenir à placer leurs produits en Algérie ? Ces entreprises ont-elles eu des assurances de remporter des marchés ?
S. S.
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