Le Maroc qui a hébergé Layada accuse l’Algérie de manque de collaboration
Par Karim B. – Le patron de l’antiterrorisme marocain a accusé les services de sécurité algériens de «manque de collaboration» dans l’échange de renseignements. Abdelhak Khiam, à qui le journal français Le Monde a ouvert ses colonnes après un article positif sur l’armée algérienne – coïncidence ou pressions du Makhzen ? –, a allégué que le Sud algérien «est contrôlé par Al-Qaïda». Le chef du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) laisse entendre que le Maroc serait à la pointe de la lutte antiterroriste et que son voisin de l’Est ferait montre d’une absence de volonté d’en découdre avec les groupes terroristes qui infestent le Sahel.
Qui peut avaler le mensonge proféré par ce haut responsable sécuritaire d’un pays qui a hébergé le chef du GIA, Abdelhak Layada, au moment même où ce groupe terroriste sanguinaire commettait les massacres les plus ignobles contre les populations civiles en Algérie ?
La sortie incongrue du sujet de Mohammed VI intervient au moment où l’armée algérienne persévère dans ses efforts inlassables pour éradiquer le terrorisme et verrouille les frontières pour empêcher les éléments de Daech qui refluent vers le Maghreb de s’infiltrer en Algérie. Un succès retentissant enregistré sur le terrain et applaudi par tous les pays de la région, mais qui incommode le Makhzen dont les ressortissants constituent le plus gros des contingents qui alimentent les rangs de Daech, après la Tunisie, et représentent la majorité des terroristes qui ont commis des attentats dans divers pays d’Europe ou qui sont surveillés de près par toutes les polices du monde.
Cette mauvaise réputation qui entache le Maroc est aggravée par une véritable menace sécuritaire qui pèse sur ce pays exsangue où la paupérisation de larges couches de la société provoque une montée sans précédent de l’extrémisme religieux. Secoué par des émeutes qui durent depuis plusieurs mois, le Maroc cherche un exutoire en faisant porter à l’Algérie, désormais perçue par les plus grandes puissances comme leur principal partenaire stratégique dans la lutte antiterroriste, une responsabilité fictive dans l’aggravation du péril islamiste dans le Sahel. Pourtant, personne n’ignore que des groupes terroristes qui pullulent en Afrique subsaharienne ont été créés par les services secrets marocains, dont le Mujao qui a enlevé et exécuté des diplomates algériens à Gao, au Nord-Mali.
Les affabulations du premier responsable de la lutte antiterroriste au Maroc confirment la mauvaise foi de Rabat et dévoile, dans le même temps, la véritable stratégie du Makhzen qui œuvre à faire durer la menace terroriste dont elle impute la persistance à l’Algérie, sans vergogne.
K. B.
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