Echec partagé
Par R. Mahmoudi – En annonçant le recours à la méthode dure, notamment par l’application de sanctions massives à l’encontre des enseignants récalcitrants, le ministère de l’Education nationale reconnaît de fait l’échec des négociations, biaisées et minées dès le départ, qu’il a entamées avec les représentants du syndicat qui a appelé à la grève, à savoir le Cnapeste. Dès lors, les problèmes socioprofessionnels posés par ce débrayage vont s’accumuler, alors que les élèves ont déjà, dans certaines régions, décroché et, pour eux, le spectre de l’année blanche n’est plus une vue de l’esprit.
On peut accuser ces syndicalistes de pratiquer un jusqu’auboutisme aussi aveugle que contreproductif, mais la plus grande part de responsabilité incombe à l’administration et à la tutelle qui ont mal géré la situation, dès le début, alors qu’elles ont quand même une certaine expérience en la matière. En réalité, le département de Benghebrit – et c’est le cas de tous les autres d’ailleurs – a pêché par sa propension à privilégier le bureaucratique par rapport au politique. Or, toute situation de crise est normalement affaire de politique. C’est pourquoi un ministre doit impérativement agir en tant que politique.
A chaque fois qu’il y a un problème, un mouvement de grève ou une protestation, les autorités concernées cèdent très rapidement à la panique et se drapent derrière le tout-répressif, à travers une application abusive ou oblique des lois.
Les négociations avec le Cnapeste ont capoté parce que, d’abord, elles sont venues très en retard et que les deux parties n’avaient pas en tête l’idée d’accepter un compromis ou de faire des concessions, chacun de son côté. Les deux interlocuteurs étant mus par la volonté d’en découdre quel qu’en soit le prix et quelles qu’en soient les conséquences qui vont se répercuter sur la scolarité de nos enfants et sur la stabilité du pays.
R. M.
Comment (5)