Pourquoi l’extrême-droite française s’acharne sur une jeune musulmane
Par Karim B. – L’extrême-droite et ses relais médiatiques s’acharnent avec une rage incommensurable contre la chanteuse musulmane Mennel Ibtissem qui a arrêté son parcours à mi-chemin dans l’émission télévisée de divertissement «The Voice». La jeune chanteuse, qui réunit à elle seule quatre nationalités (algérienne, marocaine, syrienne et turque) est le symbole même de la pluralité, de la tolérance et de la coexistence pacifique. Et c’est sans doute cette caractéristique rare qui dérange l’extrême-droite, laquelle accuse la chanteuse d’islamisme parce qu’elle porte un foulard et qu’elle a infirmé un mensonge d’Etat.
La jeune Mennel Ibtissem est accusée d’avoir fait l’apologie de l’attentat qui avait fait 84 morts sur la Promenade des Anglais, suite à un message posté sur les réseaux sociaux. Accusation fallacieuse, puisque Mennel Ibtissem n’a fait que reprendre ce qu’Algeriepatriotique avait révélé dès les premières heures qui avaient suivi le carnage de Nice, en se référant à des sources proches de la famille de l’auteur du massacre. La jeune chanteuse avait, en effet, dénoncé la propension des médias français dominants à montrer du doigt la communauté musulmane et les autorités de s’être empressées de lier l’attentat à la nébuleuse islamiste, alors qu’il n’en était rien.
Il s’est avéré, par la suite, que le Tunisien qui avait foncé sur la foule à Nice, à bord d’un camion, faisant des dizaines de morts et de blessés sans distinction – dont évidemment de nombreux musulmans –, n’avait aucun lien ni avec Daech ni avec Al-Qaïda et qu’il était connu de tous pour ses mœurs débridées. Le ministre de l’Intérieur avait, alors, trouvé la parade pour rectifier le tir, en affirmant qu’il s’agissait d’un fait de «radicalisation rapide». Le premier policier de France venait d’inventer une formule toute faite pour corriger l’erreur.
Or, dans la démocratie française, il est tout autant interdit de nier l’existence de la Shoah que de contredire les versions officielles quand il s’agit d’attentats. Ne pas les attribuer aux «musulmans» devient sinon un crime, du moins un égarement impardonnable.
La jeune Mennel Ibtissem en paye le prix plus d’une année et demie plus tard.
K. B.
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