Islam de France : Macron va-t-il sacrifier le Conseil du culte musulman ?
Par R. Mahmoud – Dans une interview à paraître dans le Journal du Dimanche, le président français promet de «poser les jalons de toute l’organisation de l’islam de France» au premier semestre 2018, en laissant comprendre qu’il pourra transcender toutes les organisations déjà existantes, dont principalement le Conseil français du culte musulman, comme interlocuteurs privilégiés des autorités dans la gestion du culte musulman en France.
«Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche», a déclaré le chef de l’Etat français. «Je ne dévoilerai de proposition que quand le travail sera abouti», a-t-il ajouté. Néanmoins, il cite les noms de quelques personnalités sur lesquelles il compte s’appuyer pour mener à bien son projet, comme l’islamologue Gilles Kepel et des Maghrébins comme l’intellectuel et islamologue tunisien Youssef Seddik, qui a été reçu ces derniers jours par le président Béji Caid Sebsi suite aux menaces dont il fait l’objet de la part des salafistes.
Macron révèle aussi son intention de consulter des représentants de toutes les religions car «je considère que nous devons nous inspirer fortement de notre histoire, de l’histoire des catholiques et de celle des protestants» et des institutions, à l’image de l’Institut Montaigne mais n’a évoqué, aucune fois, les organisations du culte musulman.
Fortement discrédité par la série de déconvenues et des dissensions en son sein, dont la dernière en date est la démission du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, début janvier dernier, suite à un litige, le CFCM se voit de plus en plus marginalisé par les autorités françaises alors que, paradoxalement, le besoin de dialogue avec la communauté musulmane ne s’est jamais fait sentir aussi intensément que depuis les derniers événements tragiques vécus par les Français, liés à la vague terroriste qui a secoué ce pays depuis 2015.
R. M.
Comment (13)