Bouteflika rassure les Mollahs après la colère suscitée par Anissa Boumediene
Par R. Mahmoudi – Le chef de l’Etat a adressé, dimanche, un message de félicitations à son homologue iranien, Hassan Rohani, à l’occasion du 39e anniversaire de la révolution islamique iranienne. Si ce message n’est pas le premier du genre adressé par Bouteflika au président iranien, son timing et son contenu laissent comprendre que le président de la République tient à rassurer les dirigeants iraniens de l’amitié et du soutien de l’Algérie dans la conjoncture difficile que traverse actuellement la République islamique. Celle-ci est, en effet, soumise à des pressions accrues de la part des Etats-Unis, sur l’affaire de l’accord nucléaire mais, aussi, de la part de la coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite qui a lancé depuis quelques mois une guerre psychologique et médiatique féroce contre l’Iran et ses alliés régionaux.
Il faut aussi rappeler que l’Iran sortait, il y a quelques semaines, d’une épreuve difficile en raison des émeutes violentes qui l’avaient secoué et ont ébranlé le régime. De nombreux observateurs internationaux y ont vu la main des services saoudiens et israéliens, alors que le régime a pointé du doigt le mouvement Khalq (Peuple) qu’il accuse de connivence avec les capitales occidentales.
En même temps, par son message plus fort que ceux qu’il adressait traditionnellement, le président Bouteflika se démarquait très clairement des propos tenus, fin janvier, par la veuve de l’ancien président Houari Boumediene contre le régime des Mollahs. Présente à une exposition organisée par l’opposition iranienne à Paris, Anissa Boumediene avait déclaré qu’elle souhaitait la «chute du régime iranien» et «l’avènement d’une femme au pouvoir à Téhéran». «J’aurais aimé que cette femme soit Maryam Radjavi», aurait encore affirmé l’épouse du défunt Houari Boumediene, qui ne faisait qu’exprimer un avis personnel.
Réagissant par la voix de l’attaché culturel à l’ambassade d’Iran à Alger, Amir Moussaoui, les autorités iraniennes reprochaient à Anissa Boumediene de défendre des opposants «à la solde du sionisme et du wahhabisme». Sur sa page Facebook, Amir Moussaoui a écrit : «Si le défunt Boumediene était encore de ce monde, qu’aurait-il dit à son épouse qui a pris fait et cause pour les serviles et les terroristes et s’est jetée dans les bras des ennemis de l’humanité qui ont uni leurs forces pour aller à l’encontre du choix du peuple et lui substituer l’axe américano-sionisto-wahhabite ?»
R. M.
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