Après l’embuscade du Niger : le Sahel fait peur à l’armée américaine
Par Sadek Sahraoui – A en croire la presse américaine, le département de la Défense envisage de réduire le nombre de missions au sol effectuées en Afrique de l’Ouest. Un projet de rapport sur l’embuscade du Niger qui a coûté la vie à quatre soldats américains, dont les grands axes ont été révélés par le New York Times, propose de réduire la présence militaire américaine en Afrique de l’Ouest tout en préconisant aux forces de l’Africom (forces américaines en Afrique, dont le QG se trouve à Stuttgart) de prôner une politique de prudence dans cette région.
Selon des responsables militaires américains qui ont parlé sous couvert d’anonymat, ces nouvelles recommandations ne vont pas concerner la Libye et la Somalie, où Africom s’est engagé avec les forces locales à combattre plusieurs groupes terroristes, dont Al-Qaîda, les Shebab et l’organisation autoproclamée Etat islamique.
Les Etats-Unis ont-ils peur de s’enliser au Sahel ? De nombreux spécialistes répondent par l’affirmative, surtout que la région est composée de nombreux Etats faillis et que la communauté internationale de veux pas mettre les moyens pour combattre les groupes terroristes dans la région. Pour Washington, le Sahel est donc un trou noir qu’il faut absolument éviter, surtout qu’on annonce le retour dans la région de milliers d’éléments de Daech.
Cette hypothèse est confirmée d’ailleurs par le fait que le projet de rapport sur l’embuscade du Niger recommande instamment que les missions jugées risquées, seront contrôlées rigoureusement par le Pentagone à Washington ou le commandement d’Africom à Stuttgart. «Les commandants militaires sur le terrain ne seront plus autorisés à mener de telles missions de leur propre chef», indique ce rapport cité par le New York Times. «La nouvelle stratégie pourrait être interprétée comme une volonté des Etats-Unis de privilégier l’engagement diplomatique et politique au Sahel dans un contexte de défis sécuritaires accrus et en l’absence de financements et de coordination pour la force militaire G5 Sahel, commentent des observateurs», ajoute la même source.
S. S.
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