Les avocates du groupe de Gdeim Izik : «Il est impossible d’exercer le métier d’avocat au Maroc»
Dans un communiqué rendu public ce matin, les deux avocates des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, détenus dans plusieurs prisons au royaume, ont exprimé leur «plus grande indignation» suite à leur expulsion, mardi, du Maroc. «Nous, Ingrid Metton et Olfa Ouled, avocates au barreau de Paris, exprimons notre plus grande indignation face à la nouvelle atteinte portée à notre profession et face à l’entrave à l’exercice des droits de la défense», ont-elles déclaré.
Les deux avocates françaises s’étaient déplacées lundi au Maroc pour rendre visite à leurs clients dans le cadre de leur pourvoi en cassation, suite à leur condamnation par la Cour d’appel de Rabat le 19 juillet 2017. Dix-neuf militants sahraouis ont été lourdement condamnés, au terme de ce procès où les seules preuves présentées sont des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans sept prisons à travers le territoire marocain.
Maîtres Metton et Ouled ont été interpellées le jour même, à leur descente de l’avion à Casablanca à 20h40, leurs passeports confisqués, et elles ont été retenues «sans motif et sans aucune notification jusqu’au lendemain 14h avant d’être expulsées du territoire», indique le communiqué, qui a précisé qu’elles ont été placées «sous escorte policière» dans la zone internationale de l’aéroport de Casablanca et «laissées sans information pendant plus de 18 heures».
«Cette détention arbitraire n’a pas pu être contestée par nos confrères marocains, en l’absence de toute décision écrite. Nous ne recevrons aucune visite des autorités compétentes, notamment consulaire», ont-elles ajouté, rappelant que c’est la troisième fois, dans ce dossier, que les autorités marocaines les «ont empêchées d’exercer le cœur de (leur) métier : la défense». Maîtres Metton et Ouled indiquent également que leurs clients, quant à eux, «ne peuvent plus recevoir de visite de leurs avocats». «Ils sont dans l’impossibilité de préparer leur défense», ont-elles averti, tout en réaffirmant que la défense «doit s’exercer librement pour tous et en tous lieux».
S. S.
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