Grève des enseignants : que fait un fondateur du FIS chez Benghebrit ?
Par R. Mahmoudi – La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a reçu mardi un imam et un juriste qui avaient, quelques jours auparavant à partir d’un plateau d’une chaîne de télévision, proposé leur médiation entre les enseignants grévistes, représentés par le Cnapeste, et la tutelle, en vue de trouver un compromis entre les deux parties et ainsi mettre fin à la protestation actuelle dans le secteur de l’enseignement, qui dure depuis plusieurs semaines.
Il s’agit d’Ali Aya, imam de Djamaa Lekbir, et de l’avocat Nadjib Bitam. La ministre a déclaré que les portes de son département demeurent ouvertes au dialogue et à toute initiative de médiation susceptible de rétablir la sérénité dans les établissements scolaires.
A cette occasion, Mme Benghebrit a réitéré devant ses interlocuteurs sa volonté d’ouvrir le dialogue avec le Cnapeste, mais à condition que ce dernier décide de suspendre la grève.
Après cette entrevue, les deux hôtes de la ministre se sont proposés de transmettre les conditions de la ministre aux représentants du Cnapeste, qu’ils projettent de rencontrer dans les très prochains jours.
Cette initiative est la première du genre, après la médiation initiée par le FFS, dont une forte délégation avait été reçue, le 1er février, par la ministre. Les tentatives de ce parti pour persuader le bureau du Cnapeste Béjaïa d’accepter un dialogue séparé avec la tutelle sont restées lettre morte.
D’aucuns estiment que cette immixtion d’un imam, qui plus est un ancien militant du FIS dissous, dans des conflits d’ordre politique ou socioprofessionnel marque un tournant dans la gestion des conflits et, plus globalement, des affaires publiques en Algérie. Aussi, le recours à une médiation religieuse spécifiquement dans cette affaire dénote-t-il le peu de confiance que nourrit Mme Benghebrit pour les démarches tous azimuts entreprises par le ministère du Travail et ses démembrements, notamment à travers l’Inspection du travail, qui multiplient depuis quelques jours les contacts et les déclarations pour tenter d’amener les enseignants grévistes à accepter le dialogue avec la tutelle, tout en leur rappelant les risquent qu’ils encouraient s’ils refusaient de s’y soumettre.
R. M.
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