Crise au MSP : Bouguerra Soltani déterminé à déboulonner Mokri
Par R. Mahmoudi – A près de deux mois du congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP), son ex-président, Bouguerra Soltani, prépare le terrain pour un retour en force, en lançant une offensive visant tout simplement à reprendre sa place de leader.
Dans un message posté sur son compte Facebook, Soltani a clairement mis en garde l’actuelle direction contre toute tentative de caporalisation des prochaines assises prévus en mai prochain. Il l’accuse de ne pas respecter «la règle du jeu», d’abord en fuitant dans la presse une correspondance interne qu’il avait lui-même adressée au Majlis Echoura (l’équivalent du conseil national du parti), et dans laquelle il expliquait sa «feuille de route» pour le prochain congrès. Soltani voit dans cet acte une manœuvre de la part des dirigeants du parti visant à «détourner le débat» et «occulter les enjeux essentiels».
En second lieu, l’ex-président du MSP reproche à la direction de vouloir exclure le Majlis Echoura du processus de préparation du congrès, en l’empêchant de débattre de quatre questions fondamentales susceptibles d’assurer, selon lui, «un climat d’entente et de consensus et de garantir aux congressistes «une égalité des chances» et d’apporter «la légitimité nécessaire» aux résultats qui en découleront.
En fait, si Bouguerra Soltani mise tant sur le Majlis Echoura pour se propulser lors du prochain congrès, c’est parce qu’il compte essentiellement sur l’appui de beaucoup de ses membres qui s’opposeraient à la ligne jugée «radicale» imposée par la direction depuis l’avènement d’Abderrezak Mokri à sa tête.
Partisan d’un retour du MSP au gouvernement, Bouguerra Soltani estimait, dans une déclaration en avril dernier, que sa formation politique doit retrouver les «vertus» du pouvoir. Il considère que le retrait du MSP du gouvernement en 2012 était une erreur, comme d’ailleurs son retrait de l’Alliance présidentielle. «Si cela ne tenait qu’à moi, je n’aurais pas fait sortir le parti du gouvernement, ni coupé les liens avec le FLN et le RND au sein de l’Alliance présidentielle, ni même quitté mon poste de ministre d’Etat», a affirmé cet ancien ministre, tout en reconnaissant que son parti avait fait une «mauvaise appréciation» de la situation du pays en 2012 et qu’il pensait pouvoir «fédérer» l’opposition en quittant le pouvoir qu’il partageait pendant plus d’une décennie avec le FLN et le RND.
R. M.
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