En plus de leur alliance pétrolière, Russes et Saoudiens s’entendent sur le gaz
La Russie et l’Arabie Saoudite cherchent des moyens d’amplifier le succès qu’ils ont eu à travailler ensemble pour gérer le marché pétrolier en concluant de nouveaux accords sur l’énergie, dont un sur le gaz naturel liquéfié, rapporte l’agence Bloomberg. En signant un mémorandum, le producteur de gaz russe Novatek PJSC et le géant pétrolier saoudien Aramco ont convenu d’envisager de s’associer au projet Arctic LNG-2 de Novatek, a déclaré jeudi le ministre russe de l’Energie, Alexander Novak, à Sotchi. Les détails seront connus avant le Forum économique international de Saint-Pétersbourg en mai, a-t-il dit.
Le président Vladimir Poutine a fait de l’expansion de l’industrie du GNL russe l’une de ses priorités l’année dernière, et le pays cherche des partenaires pour des projets visant à rattraper les grands producteurs du Qatar et de l’Australie.
Aramco étudie «sérieusement» l’investissement dans la future usine de GNL d’Arctic, a déclaré le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al-Falih, mercredi à Riyad, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue russe. Le roi saoudien Salman est déterminé à renforcer les liens énergétiques entre les deux pays suite à leur collaboration avec les coupes pétrolières qui a contribué à la reprise du brut, selon Al-Falih.
L’usine Arctic LNG-2 de 20 milliards de dollars, prévue vers 2022, sera le deuxième projet de gaz liquéfié de Novatek après Yamal LNG, dont la production a commencé à la fin de l’année dernière. La société russe est également intéressée par la construction d’un terminal de regazéification en Arabie Saoudite, a déclaré Novak à Sotchi.
L’Arabie Saoudite cherche à doubler sa propre production de gaz dans la prochaine décennie, a déclaré Al-Falih à Riyad. Dans une interview en décembre, il n’a pas exclu l’achat de GNL en Russie, mais a déclaré que ce n’était pas l’option la plus économique. Les livraisons possibles de GNL à l’Arabie Saoudite depuis la Russie ne sont pas liées à la participation potentielle d’Aramco dans le projet Arctic, a indiqué Novak.
Par ailleurs, la Russie a fait une proposition formelle de construire deux réacteurs nucléaires en Arabie Saoudite, selon Novak. Al-Falih a déclaré également que son pays prévoit d’attribuer des contrats l’année prochaine. Les deux pays poursuivent les pourparlers sur un projet de caoutchouc en Arabie Saoudite mené par Aramco et Sibur PJSC en Russie, avec des coûts estimés à environ un milliard de dollars ; Novak a déclaré que la société Total SA et le fonds d’investissement direct russe de l’Etat pourraient également participer.
R. E.