La France accusée de tentative d’ingérence dans les élections libyennes
Par R. Mahmoudi – La rencontre organisée par l’ambassadrice française à Tripoli avec les représentants de la commission de surveillance des élections libyenne a soulevé une vague d’indignation dans les milieux politiques locaux, accusant Paris de tentative d’ingérence dans les affaires de leur pays.
Lors de cette visite, l’ambassadrice s’est enquise auprès du président de cette instance du déroulement du processus électoral et de l’état d’avancement des activités de la commission à propos, notamment, de la mise à jour du fichier électoral. La diplomate française a souligné le souci de son pays d’aboutir à la stabilité en Libye et son souhait de voir le processus électoral «couronné de succès», selon la cellule de communication de la commission.
Première à s’indigner de cette visite, où l’ambassadrice apparaît dans une position jugée «condescendante», l’ancienne ministre Fatima Al-Hamrouche. Sur sa page Facebook, elle écrit : «Qu’est-ce que l’ambassadeur de France a à voir avec les élections en Libye pour visiter le siège de la Commission de surveillance des élections ? Dans quelles nuits sombres nous avons sombré !» s’insurgent-elle.
Un activiste a commenté ce qu’a écrit l’ancienne ministre, sur un ton plus révolté : «Comment cela qu’a-t-elle à voir ? N’est-ce pas elle qui a renversé le régime de la Jamahiriya (de Mouammar Kadhafi, Ndlr) sous prétexte d’instaurer la démocratie ? N’est-ce pas elle et ses sœurs qui gouvernent aujourd’hui la Libye, cœur de l’Afrique ?» Un autre activiste a fait remarquer, pour prouver l’immixtion de la France dans les affaires libyennes, que ce type de réunions se tiennent généralement autour des questions inhérentes aux affaires étrangères, et non autours de questions locales, et s’effectuent en coordination avec le ministère des Affaires étrangères et le gouvernement».
Dans le discours officiel, la France a appelé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à une conférence nationale regroupant toutes les parties libyennes, dans le but de préparer la tenue d’élections générales cette année, renouvelant ainsi son soutien «indéfectible» aux efforts déployés par l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salame.
R. M.
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