Des militants pro-palestiniens font annuler un festival dédié à Israël en France
Par R. Mahmoudi – Une première en France. Un festival intitulé «Escale en Israël» à Lille a été annulé par les étudiants qui l’organisaient dans le cadre d’un projet universitaire, après que des militants pro-palestiniens ont manifesté lors d’un premier atelier culturel, rapporte l’agence française AFP.
A l’appel de l’Association France Palestine Solidarité Nord-Pas-de-Calais (AFPS) et de professeurs de l’université de Lille 1, quelques dizaines de personnes ont perturbé la tenue d’une exposition photos et de cours d’hébreu à la Maison des étudiants, mercredi soir, sur le campus à Villeneuve d’Ascq, ajoute la même source.
Organisé par une association d’étudiants pro-israéliens, le festival devait proposer pendant quatre jours des ateliers de découverte de la culture israélienne, notamment de cuisine et de musique. Un projet en lien avec le calendrier de l’Institut français, qui mène en 2018 une «Saison croisée France-Israël».
«Les manifestants nous ont dit qu’ils allaient venir manifester à toutes nos activités. Donc on a décidé d’arrêter. On ne veut pas créer plus de polémique sur cela», a expliqué à l’AFP une étudiante, chargée des relations presse au sein de l’Association. Cette association se défend de toute projection politique de leur activité. Mais, mercredi, une lettre signée de deux professeurs a été envoyée au président de l’université pour demander l’annulation du festival.
«Monsieur le président, autoriser une manifestation qui, sous couvert d’ouverture culturelle, fait l’apologie de cet Etat (Israël) nous choque profondément», écrivent Moussa Nait Abdelaziz et Abdellatif Imad.
«Monsieur le président, aurions-nous accepté d’organiser une manifestation édulcorée sur l’Afrique du Sud, au temps de l’apartheid et de Mandela en prison ?» poursuivent-ils.
Jeudi soir par communiqué, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est «indignée qu’un groupuscule obtienne l’annulation d’un festival culturel israélien dans une université française». Selon l’AFPS, la démarche des étudiants «met en valeur l’Etat d’apartheid israélien en prétendant se placer sur le terrain culturel en occultant les crimes commis régulièrement par cet Etat colonial à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza».
R. M.
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