Pas pour tous…
Par Meriem Sassi – La suppression du service civil serait-il vraiment une bonne nouvelle pour les jeunes médecins résidents ?
La disponibilité d’un poste immédiatement après la fin des années d’études n’équivaut-il pas à un emploi garanti et une chance égale pour tous les médecins, quelles que soient leurs conditions sociales, de pouvoir exercer immédiatement leur métier et de continuer leur formation ?
Même si les conditions d’affectation des médecins résidents ne sont pas toujours idéales – elles sont même très difficiles – dans les régions dépourvues de commodités, le poste que les médecins occupent immédiatement après la fin de leur cursus de spécialité reste un avantage, selon certains avis, en comparaison avec d’autres disciplines universitaires qui débouchent sur un chômage forcé.
Pour le cas des médecins résidents, le piston et les passe-droits sont déjà légion lors de la procédure d’affectation dans les postes de fin de résidanat, selon les témoignages de médecins. Des privilégiés ayant toujours les meilleurs postes dans la capitale ou les grandes villes. Certains bénéficient, en effet, d’interventions pour obtenir des postes de «nantis» au détriment de ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier d’appuis – généralement des nouveaux diplômés de condition modeste – et qui se retrouvent dans des zones reculées et, de surcroît, sans commodités ni conditions de travail adéquates et sans possibilité de recours.
Si telle est la situation actuellement, qu’en sera-t-il si les autorités accèdent à la revendication des médecins et suppriment le service civil obligatoire pour tous ?
Selon les avis recueillis, si la suppression est effective, beaucoup de médecins se retrouveraient au chômage ou seraient contraints d’accepter des postes éloignés sans pouvoir prétendre à une aide pour une prise en charge adaptée. Ce serait le cas, notamment, de ceux qui n’ont pas d’appui pour trouver un poste.
Les privilégiés auront, eux, comme toujours, les meilleures opportunités.
M. S.
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