Terrorisme et émigration : le Makhzen fait du chantage à l’Union européenne
Par Sadek Sahraoui – Le Makhzen ne recule devant rien pour obliger Bruxelles à reconduire l’accord de pêche Maroc-UE dans les mêmes termes qui avaient conduit sa conclusion en 2010, perspective à laquelle s’oppose actuellement et avec des arguments forts à l’appui l’avocat général de la Cour européenne de justice.
Mohammed VI vient de charger l’un de ses sbires politiques au Sahara Occidental occupé de faire comprendre aux fonctionnaires de l’Union européenne qu’une nouvelle humiliation diplomatique du Maroc pourrait avoir des conséquences «catastrophiques» pour tout le monde. Cela veut dire quoi en des termes clairs ? Fidèle à ses habitudes, Mohammed VI avertit tout bonnement encore qu’il lèvera le pied dans la lutte contre les migrants illégaux et le terrorisme. Autrement dit, c’est du chantage.
C’est en substance la menace brandie hier par le missionné, Sidi Ahmed Bekkar, le président du Conseil provincial de Dakhla, ville agricole et aux côtes très poissonneuses située au Sahara Occidental occupé. «Le Maroc est le garant de la sécurité en Europe. Mais nous ne garantirons rien si le 27 février prochain la Cour européenne de justice ne prend pas une décision à la hauteur des liens qui lient le Maroc et l’Union européenne. Pour le moment, nous tenons tête aux terroristes mais qui sait ce qui peut se passer demain», a lancé sur un ton cynique Sidi Ahmed Bekkar.
Le président du Conseil provincial de la ville de Dakhla occupée a soutenu également que «si la Cour de justice européenne de justice annule l’accord de pêche, ce sont les Sahraouis qui seront les premiers affectés car tout le monde ici vit de la pêche», ajoutant que «le Sahara ne sera jamais autre chose que marocain». «Nous ne sommes pas prêts à diviser le Maroc en cinq car cela ne profitera à personne. L’important est d’améliorer la vie des gens», plaide encore Sidi Ahmed Bekkar.
Par la suite, ce pseudo-responsable local dont le discours prouve qu’il appartient en réalité aux services spéciaux de Mohammed VI a essayé de soutenir l’idée selon laquelle les revenus de l’industrie de la pêche profitent avant tout aux habitants du Sahara Occidental occupé. Mais son argumentaire sonnait bien évidemment creux puisque tout le monde sait que les premières à trouver leur compte dans le pillage des multiples ressources du Sahara Occidental ce sont les entreprises de Mohammed VI. Depuis son accession au trône, il a amassé une véritable fortune. Quant aux Sahraouis, ils ont toujours été bons pour la prison et la matraque.
S. S.
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