Sit-in des médecins résidents au CHU Mustapha-Pacha
Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a organisé, dimanche dans l’enceinte du centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha (Alger) un sit-in dans le cadre de la grève qu’il mène depuis novembre 2017. Les grévistes, qui se sont rassemblés au niveau de la place centrale du CHU, ont réitéré leurs revendications, à savoir l’annulation du caractère obligatoire du service civil, la dispense du service militaire, une meilleure formation pédagogique et la révision du statut particulier.
Le collectif avait réitéré dans un communiqué son attachement à poursuivre sa grève jusqu’à satisfaction des revendications des médecins résidents portant sur «la révision du caractère obligatoire du service civil, toutes spécialités confondues», le droit de mutation dans le cadre de ce service et le droit à une prime de location en cas de non attribution de logement par les pouvoirs publics. La commission intersectorielle installée dans le cadre du dialogue et de la concertation avec les médecins résidents a approuvé une série de revendications, notamment «l’intégration des représentants des médecins résidents au sein de la commission de recours et d’orientation, le droit au regroupement familial pour les couples de médecins, la prise en charge par l’Etat d’un billet d’avion vers les wilayas de l’extrême sud, l’autorisation d’exercer une activité complémentaire, ainsi que d’autres privilèges et mesures incitatives».
Pour ce qui est de la revendication relative à la révision du caractère obligatoire du service civil, toutes spécialités confondues, la commission intersectorielle, «après avoir pris connaissance des lois en vigueur instituant l’obligation de ce service, a proposé au Camra la levée du caractère obligatoire sur 18 spécialités». Le collectif avait rejeté la décision de réduction du nombre de spécialités concernées par le service civil de «peur» de ne pas trouver par la suite des postes pour les spécialités dispensées de ce service.
Le ministère de la Santé a rassuré toutefois que les «deux questions n’ont aucun rapport», la question du recrutement demeure «soumise à l’approbation du conseil scientifique de l’établissement et aux besoins de la population et des autorités locales pour cette spécialité, et ne relève point des prérogatives du ministère». S’agissant des mutations pendant le service civil, la commission a indiqué qu’elles sont soumises aux lois en vigueur régissant tous les secteurs exerçant au grand sud et «ne sont pas autorisées pendant l’exercice du service civil du corps». La commission avait expliqué lors des réunions que «la commission ad hoc au niveau du ministère examinait le recours du médecin et approuve la mutation s’il présente des arguments solides».
Le débrayage enclenché par les 15 000 médecins résidents de différentes spécialités a provoqué une grande perturbation dans un nombre d’établissements hospitaliers, allant jusqu’à la paralysie dans certaines spécialités, à l’instar de la chirurgie, où des interventions chirurgicales ont été reportées et parfois annulées.
R. N.
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