Conflit palestino-israélien : Abbas dit non à Washington et réclame un «mécanisme international»
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a réclamé, ce mardi, au Conseil de sécurité de l’ONU la «création d’un mécanisme multilatéral» pour régler la question palestinienne via «une conférence internationale» à la mi-2018. Ce faisant, le dirigeant a rejeté une médiation unique des Etats-Unis dans le processus de paix au Proche-Orient, dans l’impasse depuis des années. «Il est essentiel de créer un mécanisme multilatéral grâce à une conférence internationale» pour avoir la paix au Proche-Orient, a-t-il dit. «Aidez-nous !» a lancé le président palestinien, vivement applaudi à l’issue de son allocution. Mahmoud Abbas a ensuite quitté la salle, n’assistant pas à la réponse de l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU.
Lors de sa longue et rare intervention empreinte de solennité et de fermeté devant la plus haute instance de l’ONU, le président palestinien a également demandé aux pays n’ayant pas reconnu l’Etat de Palestine de le faire. Sur les 193 nations membres des Nations unies, 138 Etats ont reconnu l’Etat de Palestine, a-t-il rappelé. «Nous reviendrons au Conseil de sécurité et demanderons à avoir cette protection» d’une reconnaissance pleine et entière d’un Etat, a-t-il dit. «Reconnaître l’Etat de Palestine ne va pas contre des négociations» mais les favorise, a-t-il insisté.
En restant mesuré dans l’expression à l’égard de Washington, le président palestinien a aussi dénoncé les décisions unilatérales comme la reconnaissance, fin 2017, des Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël, sous le regard fixe de l’ambassadrice américaine, Nikki Haley, les bras croisés. «Nous voulons que Jérusalem soit ouverte aux trois religions monothéistes», a souligné Mahmoud Abbas, en réclamant que Jérusalem soit aussi la capitale du futur Etat palestinien.
La Palestine est depuis 2012 «Etat observateur non membre» de l’ONU, ce qui lui a permis d’intégrer des agences onusiennes et de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI). Mais elle n’est toujours pas un membre à part entière des Nations unies. Un statut de membre passe par une recommandation du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale de l’ONU, sans veto des Etats-Unis, premier soutien d’Israël.
R. I.
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