Le pétrole baisse en raison de la fermeté du dollar
Les prix du pétrole reculaient en cours d’échanges européens, plombés par la hausse du dollar et malgré des commentaires encourageants de l’Opep sur la réduction de la production. Vers 11 h GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 64,91 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 34 cents par rapport à la clôture de mardi, selon l’AFP.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTIWTI) le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la Bourse spécialisée dans l’énergie) pour le contrat d’avril, dont c’est le premier jour d’utilisation, lâchait 53 cents à 61,26 dollars.
«Nous n’aimons pas parler du dollar plutôt que du pétrole mais l’évolution actuelle du dollar est une réalité et nous ne pouvons pas ignorer son influence sur les prix», commente Olivier Jakob, chez Petromatrix.
La fermeté du dollar, monnaie dans laquelle est libellé le baril, a pour effet de décourager les achats de pétrole par les investisseurs utilisant d’autres devises. Le niveau du billet vert devrait en outre continuer à avoir un impact à court terme sur le marché pétrolier, puisque la Banque centrale américaine doit publier dans la soirée le compte-rendu de sa dernière réunion avec de possibles indices sur une future hausse des taux.
Le dollar pourrait d’autant plus tenir le haut de l’affiche que la publication par le département américain de l’Energie (DoE) des données sur les stocks hebdomadaires de pétrole américain a été décalée de mercredi à jeudi cette semaine, en raison d’un jour férié aux Etats-Unis lundi dernier.
Pour les analystes chez Commerzbank, le dollar et les fondamentaux du marché plaident pour des prix en baisse et «les derniers commentaires de membres de l’Opep ne changent pas grand chose». Lors de l’International Petroleum Week, qui réunit à Londres les acteurs du secteur, le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Souhail Al-Mazrouei, a rappelé son souhait de voir l’accord entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires se prolonger.
Commerbank rappelle, en outre, que les derniers chiffres du Comité technique conjoint des pays Opep et des pays non-Opep (JTC) montrent que l’engagement de réduire la production a été plus que respecté en janvier, notamment en raison de perturbations au Venezuela.
Mais cet effort «est compensé par la hausse de la production américaine», souligne la Banque, rappelant que l’accord de l’Opep se termine fin 2018 et que son avenir doit être discuté lors de sa prochaine réunion en juin.
R. E.