Réfugiés subsahariens : Amnesty repart en campagne contre l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, diffusé ce jeudi, Amnesty International (AI) emboîte le pas aux 21 ONG internationales qui, dans une déclaration commune, accusaient, il y a quelques jours, les autorités algériennes de maltraiter les réfugiés subsahariens, en utilisant les mêmes termes pour décrire une situation «alarmante».
Ainsi, dans ce rapport, AI indique qu’entre août et décembre, «les autorités ont procédé, sur la base d’un profilage ethnique, à l’arrestation arbitraire et à l’expulsion forcée de plus de 6 500 migrants originaires de divers pays d’Afrique subsaharienne vers les Etats voisins du Niger et du Mali». Dans le même registre, les auteurs du rapport, évoquant la situation des réfugiés syriens bloqués dans la zone tampon entre le Maroc et l’Algérie, sont pris en flagrant délit de partialité pour le régime marocain en écrivant : «En juin, les autorités algériennes ont annoncé qu’elles allaient les autoriser à entrer en Algérie et permettre au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de les aider. Cependant, elles ont par la suite refusé de les laisser entrer à un point de passage non officiel. Les réfugiés sont restés bloqués dans le désert jusqu’à ce que le Maroc leur accorde une protection.»
Le rapport de cette ONG foncièrement anti-algérienne, regrette la décision de la justice suisse de classer, en janvier dernier, «une enquête pour crimes de guerre, ouverte contre l’ancien ministre de la Défense algérien Khaled Nezzar pour des faits commis entre 1992 et 1994 en Algérie, la déclarant non recevable du fait de l’absence de conflit armé en Algérie à cette époque». Elle dénonce l’arrestation, en février, d’un sympathisant du FIS dissous, Rafik Belamrania, pour «apologie du terrorisme sur Facebook», en se référant notamment à une résolution du Comité des droits de l’Homme (ONU) estimant que les autorités algériennes avaient «bafoué le droit à un recours utile, le droit à la vie et l’interdiction de la torture» en ce qui concerne Mohamed Belamrania, «victime de disparition forcée et d’exécution», d’après les auteurs du rapport.
R. M.
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