Trump et les pays de m…
Par Aziz Ghedia – Quand le président américain Donald Trump avait qualifié certains Etats africains de «pays de m…», nous nous sommes offusqués. Beaucoup d’Algériens avaient mal pris la chose et n’ont pas digéré cet abject qualificatif, tout en croyant ou, du moins, en espérant au fond d’eux-mêmes que notre pays ne soit pas, dans l’esprit de Donald Trump, dans le même panier que ces pays-là. C’est le moins qu’on puisse dire. Pour une fois, les Africains – certes, pas tous, mais au moins une partie de la classe intellectuelle africaine – ont pris leur courage à deux mains et ont répondu de la plus belle manière au président américain.
L’activiste kényan Boniface Mwangi a, par exemple, appelé à «ne pas confondre les dirigeants de m… que nous les Africains élisons, avec notre beau continent. Notre continent est le plus béni de tous, mais il a été violé par des impérialistes, en collaboration avec nos dirigeants de m… pendant des générations».
Ainsi, pensions-nous, l’honneur des enfants du continent africain était sain et sauf. Sauf qu’en ce qui nous concerne, il est tout à fait possible que, au vu de ce qui se trame dans les coulisses pour imposer le cinquième mandat, Donald Trump, avant de lancer ces insanités, avait certainement bel et bien à l’esprit le plus grand pays d’Afrique, l’Algérie en l’occurrence. Les questions qu’il faut se poser maintenant sont : est-ce qu’un pays comme l’Algérie, un pays qui a connu l’une des plus belles révolutions du monde, mérite cela, c’est-à-dire le fait d’être traité, même de façon allusive, de pays de m… ? Comment en est-on arrivé là ? Où est la karama, la dignité, des Algériens ?
Un cinquième mandat pour un président gravement malade, en fin de cycle biologique pour rester dans le politiquement correct, est-ce vraiment utile pour l’Algérie ? Ce serait une grave erreur de ne s’en tenir qu’à cette solution. L’Algérie ne manque pas d’hommes sérieux et patriotes qui pensent à l’intérêt général. Pourquoi ne pas tenir compte, par exemple, de la dernière proposition faite par Jil Jadid et désigner un candidat de consensus qui gérera une période de transition, limitée dans le temps, en attendant de régler de façon définitive et démocratique cette question de gouvernance par l’organisation d’élections libres et transparentes ?
A. G.
Membre fondateur de Jil Jadid
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