Ils demandent la restauration de la polygamie : les islamistes reviennent en force en Tunisie
Par Sadek Sahraoui – Les islamistes tunisiens ne désespèrent toujours pas de reconquérir le terrain perdu au profit des démocrates et des laïcs. Le prédicateur Adel Almi fait partie de ceux qui sont prêts à mourir pour instaurer une théocratie en Tunisie. Pas plus loin que cette semaine, il a publié un avis pour informer de la tenue d’une réunion afin d’étudier l’instauration de la polygamie en Tunisie. Adel Almi défraie depuis sept ans la chronique avec ses «projets» de reconquête et de retour à l’islam des origines.
Adel Almi, président de l’association centriste de sensibilisation et de la réforme, estime que «la polygamie est une revendication populaire qui pourra régler tous les problèmes de la société». Pour lui, «la polygamie est la solution idéale pour faire face aux problèmes sociaux dont souffrent les Tunisiens». Aussi appelle-t-il à un débat pour «reconsidérer la polygamie et la restituer dans l’intérêt de l’humanité».
Il n’y a pas que Adel Almi qui pousse à la salafisation de la société. Il y a même pire que lui et Ennahdha de Rachid Ghannouchi. Il y a un peu plus de deux ans, le parti islamiste radical tunisien Hizb ut-Tahrir, qui prône la mise en place d’un califat et de la loi islamique, avait carrément appelé lors de son congrès annuel à «enterrer» la démocratie. «La démocratie n’attire plus personne (…) et il est temps d’annoncer sa mort et de travailler à son enterrement», avait affirmé Abderraouf Amri, le président du bureau politique de ce mouvement, régulièrement accusé par les autorités de «troubles à l’ordre public». Ses partisans ont souvent participé près de Tunis au congrès glorifiant «le califat, sauveur de l’humanité» et dénonçant la «persécution» mise en place par le système démocratique.
Créé au début des années 1980, Hizb ut-Tahrir n’a été légalisé qu’en 2012, après la révolution contre la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali. En 2016, ce mouvement s’est vu interdire la tenue de son congrès annuel pour des «raisons de sécurité», en vertu de l’état d’urgence en vigueur dans le pays depuis une vague d’attaques jihadistes sanglantes.
S. S.
Comment (17)