Servitude
Par R. Mahmoudi – Tout comme les chefs d’Etat français successifs, à la veille de leur visite en Algérie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a, lui aussi, son propre canal médiatique en Algérie qui lui sert de vitrine et annonce sa venue à coup d’interviews et d’articles dithyrambiques, de spots publicitaires et de propagande gracieuse pour son régime.
Plus intelligent sans doute que les autres médias, ce canal à la solde de l’Internationale islamiste a un pied partout, y compris au sein du pouvoir, et une audience aussi éclectique que nombreuse. Or, un média n’est que le reflet ou le révélateur d’une présence politico-idéologique et économique autrement plus vaste et plus profonde.
Tous nos partis islamistes, sans exception, tous ces activistes apologistes du «printemps arabe», reconvertis récemment dans les droits-de-l’hommisme, se mobilisent pour accueillir leur gourou ce mardi à Alger. Certains ont déjà commencé, sur les réseaux sociaux et dans les forums, à vendre l’image du sultan d’Ankara, en brossant des portraits idylliques et en le présentant comme un modèle rêvé du chef d’Etat musulman du XXIe siècle devant un Sissi, décrit comme l’antithèse d’un Frère (donc forcément d’un bon) musulman, ou un Bachar Al-Assad dépeint comme le prototype du despote sanguinaire mais qui n’en reste pas moins leur bête noire.
Ce qu’écrit chaque jour et de façon obsessionnelle et impunie le député Hassan Aribi sur sa page Facebook se passe de tout commentaire.
On craint, cependant, que le corsaire descendant de corsaires vienne en Algérie avec l’idée de marchander – en contrepartie d’on sait quel soutien, en dehors de ce petit don pour la restauration de la mosquée Ketchaoua à Alger – de nouveaux avantages pour ses suppôts locaux, voire une plus grande quote-part dans le système.
R. M.
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