L’ambassadeur de Turquie : «Fethullah Gülen n’active pas en Algérie»
Par Karim B. – L’ambassadeur de Turquie à Alger a déclaré qu’il n’existait pas d’institutions de Fethullah Gülen en Algérie. Le diplomate turc, qui s’est exprimé dans les colonnes du journal paraissant à Londres Al-Qods Al-Arabi, a précisé que, contrairement à d’autres pays africains, l’Algérie n’abrite aucune activité de l’opposant turc établi aux Etats-Unis et accusé par Recep Tayyip Erdogan d’être derrière la tentative de coup d’Etat échouée de juillet 2016.
«L’Algérie est un Etat puissant doté d’institutions solides. Aussi, je puis dire que l’organisation de Fethullah Gülen n’active pas dans ce pays, contrairement à d’autres pays africains où il existe des sociétés écrans chargées de récolter l’argent et deux écoles», a affirmé l’ambassadeur de Turquie qui n’a pas exclu que la question de l’activisme de Fethullah Gülen soit abordée par le président turc lors de ses discussions avec ses interlocuteurs algériens, lors de sa visite à Alger.
Diabolisé par Ankara et décrit comme un «chef terroriste», le guide du mouvement Hizmet, Fethullah Gülen, a voulu exploiter les dérives successives du régime d’Ankara pour le discréditer envers ses partenaires traditionnels. Inconnu du large public dans le monde musulman jusqu’au putsch de juillet 2016, qui a donné lieu à une vague d’arrestations et de limogeages sans précédent, Fethullah Gülen et ses partisans tentent de se poser en interlocuteurs islamistes «modérés» et «acceptables», comparés à l’autoritarisme de l’AKP et de son chef dont la réaction extrêmement violente lui a fait perdre ses soutiens en Occident.
Dans une tribune parue dans le journal français Le Monde, un mois après le coup d’Etat raté contre Erdogan, Gülen avait nié toute implication de son mouvement et appelé à la création d’une commission internationale pour «mener des investigations» sur ces événements, tout en dénonçant la «dérive autoritaire» du pouvoir turc et demandant le «retour de la démocratie».
«Si le dixième des accusations dirigées contre moi est établi, je m’engage à retourner en Turquie et à subir la peine la plus lourde», avait-il écrit.
K. B.
Comment (7)