Erasmus : la Commission européenne confirme des détournements au Maroc
Par R. Mahmoudi – Dans sa réponse à la question qui lui a été adressée par l’eurodéputée Angela Vallina du groupe GUE/NGL au sujet des détournements signalés au bureau du Maroc contre l’utilisation des fonds du programme Erasmus, la Commission de l’Union européenne confirme, par la voix de son commissaire à l’Education, à la Culture, à la Jeunesse et aux Sports, Tibor Navracsics, tous les soupçons et annonce qu’un audit indépendant a été lancé sur les questions mentionnées dans la question.
Dans cette réponse, dont nous détenons une copie, le commissaire européen rappelle qu’un budget de 209 millions d’euros avait été alloué aux pays du sud de la Méditerranée dans le cadre du programme Erasmus, pour la période 2014-2017 : 94 millions d’euros pour financer la mobilité à court terme (sur le modèle Erasmus intra-UE) et 105 millions d’euros pour financer des projets de renforcement des capacités impliquant des universités du sud de la Méditerranée.
Le commissaire précise qu’entre 2014 et 2017, 318 étudiants en master de la région ont reçu une bourse Erasmus Mundus, dont 43% de femmes. En outre, 29 doctorants originaires de pays du sud de la Méditerranée ont bénéficié d’une bourse pour suivre un cursus conjoint Erasmus Mundus, dont 59% de femmes. Donnant d’autres détails, Tibor Navracsics ajoutera qu’entre 2015 et 2017, 1 035 projets ont été sélectionnés pour organiser la mobilité à court terme de plus de 22 000 étudiants et collaborateurs : 15 000 des pays du sud de la Méditerranée vers l’Europe et 7 000 de l’Europe vers les pays du sud de la Méditerranée.
Relevant les écarts mais sans mentionner toutefois la partie incriminée, le responsable européen annonce que l’Agence exécutive «Education, audiovisuel et culture» a lancé un audit indépendant des questions mentionnées dans la question de l’eurodéputée, en soulignant que la procédure était «toujours en cours», chose qui ne l’autorise à donner aucun autre commentaire «à ce stade», affirme-t-il. Mais, il promet que la procédure de recouvrement des montants «inéligibles» – comprendre dit détournés – devrait être lancée «à la fin de la procédure contradictoire avec l’audité».
R. M.
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