A visage découvert
Par Mrizek Sahraoui – On connaît des journalistes ayant vendu leur âme pour une poignée d’euros, commettant des articles élogieux, mettant à l’honneur et encensant le roi du Maroc et la monarchie mais jamais un mot sur les difficultés du peuple marocain aux prises avec la misère et dont l’avenir se noircit chaque jour davantage.
On a écho de ces hommes politiques français, grands lobbyistes, confondant l’amitié avec la soumission – aux volontés de sa majesté –, moyennant séjours au soleil où se mêlent tourisme sexuel aux frasques en tout genre. Mais l’on est aussi saisi par le large éventail d’autres professions, tout aussi honorables les unes que les autres, qui activent dans l’ombre des institutions européennes à l’effet d’orienter les décisions devant être prises en faveur de leur ami le roi.
Ils sont capables de tout pour défendre sa majesté le roi, y compris par des arguments qui ne reposent sur rien et en contradiction avec le droit international.
A la suite de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui a rendu son verdict et jugé que l’accord de pêche conclu entre l’Union européenne et le Maroc n’est pas applicable aux eaux adjacentes au Sahara Occidental, c’est le branle-bas chez les fous du roi qui, autrefois, avançaient à visages masqués, à présent, opèrent à découvert. Toute honte bue.
Dans une contribution au site Atlantico, titrée «Relations UE-Maroc : de quoi se mêle la Cour de justice européenne ?», parue juste avant le verdict, le docteur en géopolitique Jean-Sylvestre Mongrenier s’agace que la CJUE s’occupe d’un «simple accord» entre l’UE et le Maroc. «Un éventuel jugement en faveur de l’illégalité de cet accord pourrait avoir des effets géopolitiques outrepassant la question de droit», avait-il prévenu. Attendons de voir. Et de poursuivre : «Depuis sa constitution, le Front Polisario revendique ce territoire pour y bâtir un Etat-nation dont le bien-fondé, au regard de l’observateur, n’a rien d’évident.»
Jean-Sylvestre Mongrenier, le nouveau venu dans la galaxie des laudateurs d’une monarchie colonisatrice, ne s’arrête pas là et rappelle, en glorifiant l’histoire de la dynastie de la monarchie chérifienne régnante et la légitimité du roi, «inversement, le projet d’un Etat sahraoui est dépourvu d’assise historique», écrit-il encore.
Désormais, inutile d’attendre une quelconque lucidité et une honnêteté intellectuelle de la part de gens dont la seule critique à l’endroit du roi du Maroc leur apparaît comme une déclaration de guerre.
M. S.
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