La FAO table sur une baisse de la production de blé en 2018
Par Meriem Sassi – L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a revu à la baisse ses projections pour les récoltes de blé à travers le monde pour 2018, tout en tablant sur des niveaux de stocks importants.
La FAO a ainsi publié ses premières prévisions mondiales pour la production de blé en 2018, estimée à 744 millions de tonnes. Même s’ils sont au-dessus de la moyenne, ces chiffres souligneraient la deuxième chute en l’espace d’un an de la production de blé, et sous-entendraient des rendements moins importants que prévus dans l’Union européenne et en Russie.
Par ailleurs, des conditions climatiques défavorables en Amérique du Sud et en Afrique australe ainsi qu’un ralentissement des activités de plantations, annoncent également une baisse de la production de maïs dans l’hémisphère Sud. Malgré cette chute de la production, le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales, publié aujourd’hui, souligne que les stocks mondiaux de blé et de céréales secondaires sont appelés à atteindre des niveaux record pendant la campagne de commercialisation en cours, atteignant respectivement 272,7 et 309,8 millions de tonnes. Alors que s’achève bientôt la récolte des cultures céréalières de l’année dernière, la FAO a revu à la hausse ses estimations pour la production mondiale céréalière de 2017 pour lui faire atteindre 2 642 millions de tonnes. Une décision qui intervient après avoir plusieurs fois revu à la hausse la production de céréales secondaires comme, par exemple, celle du maïs en Australie et en Afrique de l’Est et de l’Ouest. La production de riz va probablement atteindre 502,2 millions de tonnes en 2017, un niveau inégalé auparavant.
En outre, signale la FAO, les produits laitiers et céréaliers font augmenter les prix des produits alimentaires en février. La hausse des prix des produits alimentaires de base et des produits laitiers à travers le monde a largement compensé, selon la FAO, la baisse du prix des huiles végétales, entraînant ainsi une hausse des prix des denrées alimentaires dans le monde en février.
L’Indice FAO des prix des produits alimentaires affichait une moyenne de 170,8 points en février, soit une hausse de 1,1% par rapport au mois dernier et une baisse de 2,7% par rapport à son niveau l’année précédente. L’Indice FAO des prix des produits alimentaires est un indice pondéré par les échanges commerciaux qui permet de suivre l’évolution des prix des cinq principaux groupes de produits alimentaires sur les marchés internationaux.
L’Indice FAO des prix des produits céréaliers, qui regroupe le blé, le riz et les principales céréales secondaires dont le maïs a augmenté de 2,5% – en hausse pour la deuxième fois d’affilée en un mois – stimulé par des conditions climatiques défavorables qui ont eu un effet négatif sur les prévisions liées à la production hivernale de blé aux Etats-Unis et celle de maïs en Argentine.
L’Indice FAO des prix des produits laitiers a augmenté de 6,2% en février tout comme les cotations internationales pour le beurre, le fromage et les poudres de lait entier et écrémé. Une forte demande mondiale pour ces produits et une production laitière moins importante que prévue en Nouvelle-Zélande, expliquent en grande partie cette situation. L’Indice FAO du prix de la viande est resté globalement inchangé alors que les prix de la viande de volailles ont chuté pour la quatrième fois consécutive, compensant ainsi une hausse des cotations de prix pour la viande bovine. L’Indice FAO du prix des huiles végétales a baissé de 3,1% pour atteindre son plus bas niveau en 19 mois alors que plusieurs prévisions faisaient état d’un surplus de la production mondiale pour cette année.
L’Indice FAO du prix du sucre a baissé de 3,4%, atteignant son plus bas niveau en l’espace de deux ans, alors que les principaux pays producteurs tels que la Thaïlande et l’Inde continuent de développer leurs capacités de production et que les principaux acteurs du marché s’attendaient à une forte hausse de la production dans l’Union européenne en raison des meilleurs rendements de betterave et de plus grandes superficies de plantations suite au retrait des quotas de production l’année dernière.
M. S.