Les frères ennemis du Golfe veulent impliquer l’Algérie dans leur querelle
Par R. Mahmoudi – Le ministère des Affaires étrangères a, par la voix de son porte-parole, Abdelaziz Ben Ali Cherif, réagi à ce qui s’apparente à une véritable campagne d’hostilité menée par la presse qatarie contre l’Algérie. Cette presse croit avoir décelé, dans des articles parus notamment dans le quotidien Al-Raya, une détérioration visible des relations entre l’Algérie, d’un côté, et l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, de l’autre.
Pour ce journal pro-gouvernemental qatari, «l’Algérie est récemment devenue une source de grandes préoccupation pour les Emirats arabes unis, en raison de ses positions hostiles à la région, concernant notamment la crise du Golfe», sous prétexte que l’Algérie soutiendrait le Qatar. Mais le journal ne cite aucune source pour étayer cette grave accusation qu’aucun média des pays visés n’a jamais soulevée.
Le porte-parole du MAE qualifie ces articles de «fantaisistes et sans fondement». Il estime que l’Algérie continue à observer une attitude neutre dans ce conflit, en plaçant les protagonistes «sur un pied d’égalité». Il affirme que les relations de l’Algérie avec ses «frères» dans le golfe, en général, et les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, en particulier, sont «excellentes», évoluent sans cesse et «ne peuvent être affectées par des données conjoncturelles», a souligné le porte-parole du MAE.
Il est clair que par cette campagne, les médias qataris cherchent à impliquer l’Algérie, comme ils ont déjà essayé avec la Tunisie et d’autres pays de la région arabe, dans le conflit qui oppose le Qatar à l’Arabie Saoudite et trois autres pays (Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte) depuis bientôt une année.
Rompus à l’intoxication et à la manipulation, ces médias détenus par la famille régnante ont été les premiers à stigmatiser l’Algérie et à dénoncer sa position officielle par rapport aux soulèvements qu’a connus le monde arabe en 2011. Il est vrai qu’à cette époque le petit émirat gazier avait le vent en poupe et était en parfaite symbiose avec ses «faux frères» du Golfe.
Dans cette guerre psychologique, les deux parties tentent de s’aliéner un maximum de pays arabes et d’alliés, en usant des pressions multiformes et de propagande médiatique. Après avoir un moment espéré une réconciliation avec ses voisins du Golfe, Doha se lance depuis quelques semaines dans une contre-attaque tous azimuts, en enchaînant les révélations dans la presse.
Revenant, dimanche, dans une nouvelle enquête sur «le coup d’Etat avorté» de 1996, Al-Jazeera révèle l’implication directe de quatre frères ennemis et la mise en place d’une «chambre d’opérations» d’un «haut comité» dirigé par les chefs des services de renseignements des pays respectifs. Le plan consistait, selon cette chaîne, à réinstaller le père de l’ancien émir Hamad Al-Thani, qu’il avait déposé trois ans plus tôt.
R. M.
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