Le plus grand gisement pétrolier de Libye à l’arrêt
Le champ pétrolifère de Sharara, en Libye, est à l’arrêt depuis plusieurs jours en raison de la fermeture d’un pipeline de la raffinerie de Zawiya. Le champ est géré par une joint-venture entre National Oil Corp et Repsol SA, Total SA, OMV AG et Statoil ASA. La Libye pompait 1,1 million de barils par jour au 1er mars, dont 300 000 provenant du champ de Sharara, selon les données de l’agence Bloomberg.
La fermeture du champ de Sharara intervient quelques jours après la baisse de la production du champ El-Feel, géré par Mellitah Oil & Gas B.V., en partenariat avec l’italien ENI SPA. La production du champ a chuté le 1er mars à 25 000 barils par jour, par rapport à une capacité de 75 000 barils par jour, et ce, après une protestation des gardes de sécurité. Dans le sillage de ses fermetures, les prix du Brent se sont orientés à la hausse.
La Libye, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), entreprend – depuis qu’elle est exemptée de réduire sa production par l’organisation en raison de sa situation politique – de stimuler la production pétrolière dans le contexte des effets persistants de la guerre civile qui a éclaté au début des années 2000.
La production est passée de 370 000 barils par jour, il y a deux ans, bien qu’elle reste bien en deçà des 1,8 million de barils par jour que la Libye a pompé avant l’éviction et le meurtre de l’ancien dirigeant Mouammar El-Kadhafi. Les principaux gisements de pétrole, dont Sharara et El-Feel, ont déjà connu des perturbations sporadiques, ce qui a parfois retardé la reprise de la production libyenne.
Les chargements de pétrole de Mellitah, à partir du terminal d’exportation méditerranéen pour El-Feel, seront «modifiés» pour cas de force majeure, selon ce qu’a annoncé la National Oil Corp dans un document obtenu par Bloomberg. La force majeure est un statut juridique protégeant les sociétés lorsqu’elles ne peuvent pas exécuter un contrat pour des raisons indépendantes de leur volonté.
R. E.