La stratégie de la France au Sahel n’est pas une option amicale envers l’Algérie
Contribution – Le meilleur jour de la vie d’un président peut se transformer en cauchemar pour un autre. De l’image d’un Hollande en chef de guerre rayonnant à Bamako à un Macron préoccupé, peu de temps s’est écoulé.
Pourtant, même en France, des grandes plumes et des analystes commencent à parler de bourbier sahélien et de donner comme exemple l’engagement en Afghanistan qui aura coûté vies humaines et la bagatelle de plus de trois milliards d’euros.
Nous n’avons pas consacré l’attention voulue à l’image de la présence du chef de l’Etat major algérien Ahmed Gaïd-Salah, lors de l’entretien de Macron avec le président Bouteflika, à la résidence présidentielle de Zéralda. Le président en exercice et l’ANP disaient non au G5.
Le voyage éclair de Macron, préparé en amont comme on se l’imagine et qui comptabilisait sur ses capacités de persuasion, n’avait qu’un objectif : convaincre l’Algérie d’intégrer le G5. En pure perte !
La décision de l’Algérie de ne pas participer au G5 s’inscrit dans la droite ligne d’un engagement constitutionnel qui est celui de ne pas s’impliquer à l’extérieur des frontières. La force militaire des pays du G5 ne peut compter indéfiniment sur la présence de troupes étrangères à la région et encourager la paresse intellectuelle de ne pas envisager et explorer toutes les pistes de règlement politique des conflits.
La géographie fait l’histoire, ce que ne semble pas comprendre ceux qui ont besoin d’un tuteur pour les conforter dans leur statut de mineur ou de néo-colonisé.
Les tentatives de déstabilisation du pays par les ONG interposées, instrumentalisation des mouvements sociaux et exploitation des difficultés économiques liées à la chute des prix du pétrole et gaz, de par leur synchronicité, leur recrudescence et leur intensification, participent du même agenda séditieux.
Nier que le narco-trafic dont un voisin est le parrain régional alimente les groupes djihadistes serait faire preuve de cécité. La stratégie militaire, adoptée par les forces françaises de passer au peigne fin couloir après couloir, et de refouler les groupes djihadistes vers l’Algérie, n’est pas une option amicale envers l’Algérie, pour employer un euphémisme.
La contribution de l’Algérie à hauteur de 85 millions d’euros pour venir en aide aux pays de la sous-région est passée sous silence, ou minorée, pour pousser les feux de l’agenda de l’intégration au G5. G5 niet ! Echec et mat !
Des relents de réédition d’un «printemps arabe» se dessinent, en tentant de capter toutes les frustrations sociales pour affaiblir l’Etat. C’est l’heure pour ce dernier de déployer toute sa verticalité, dans le respect des libertés fondamentales et d’enterrer, une fois pour toutes, cette revendication absurde de vouloir manifester à Alger.
Sahat El-Chouaha n’est ni Maidan, ni Ghezi Park, ni Place Tahrir, ni place Bourguiba, et les agents d’un agenda étranger n’y ont pas leur place.
L. A.
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