L’Algérie entamerait-elle une médiation entre Doha et Riyad ?
Par R. Mahmoudi – Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reçu successivement, au Palais du gouvernement, le ministre de l’Intérieur saoudien et son homologue qatari, à l’occasion de la tenue de 35e session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, des ministres de l’Intérieur qui se tient à Alger.
Si rien n’a filtré de ces entretiens, on peut néanmoins conjecturer qu’ils ont porté sur les questions d’actualité qui agitent la scène arabe, et essentiellement sur ce conflit qui perdure entre le Qatar à l’Arabie Saoudite et trois autres pays de la région, et qui envenime l’environnement politique arabe depuis bientôt une année.
Après l’échec des premières tentatives de médiation initiées, notamment, par l’émir du Koweït, aucune proposition sérieuse n’a été faite pour aplanir le différend entre ces deux pays frères et membres du Conseil de coopération du Golfe. En même temps, les deux parties ont choisi l’escalade médiatique et diplomatique, sur fond de guerre de positions qui paralyse gravement l’action de la Ligue arabe et aggrave les fractures entre pays membres.
Lors d’une tournée dans plusieurs pays arabes, en août dernier, qui l’a conduit, entre autres, à Riyad et à Doha, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, instruit par le président de la République, a bien essayé d’asseoir le dialogue entre les deux capitales, en insistant sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour le règlement des crises et conflits, en empruntant les voies diplomatiques et politiques mais a avoué la complexité de la tâche, en l’absence d’une prise de conscience collective de la crise que traverse toute la région arabe.
Depuis, l’Algérie n’a cessé d’appeler au dialogue et à la raison, tout en continuant à traitant avec les deux pays en conflit sur un pied d’égalité. Ce qui n’empêchera pas les médias saoudiens et qataris d’essayer, alternativement, de l’impliquer dans leurs tiraillements. Dernière campagne en date, celle menée par la presse qatarie qui essaie de faire croire à une détérioration des relations entre l’Algérie, d’un côté, et l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, de l’autre. Selon le quotidien pro-gouvernemental Al-Raya, «l’Algérie est récemment devenue une source de grandes préoccupation pour les Emirats arabes unis, en raison de ses positions hostiles à la région, concernant notamment la crise du Golfe», sous prétexte que l’Algérie soutiendrait le Qatar.
Réagissant à cette campagne, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a qualifié ces articles de «fantaisistes et sans fondement», tout en assurant que les relations de l’Algérie avec ses «frères» dans le Golfe, en général, et les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, en particulier, étaient «excellentes», évoluaient sans cesse et ne pouvaient être affectées par «des données conjoncturelles».
R. M.
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