Le ministre saoudien de l’Intérieur surmédiatisé sur «ordre venu d’en haut»
Par Kamel M. – Algeriepatriotique a appris de sources concordantes que des instructions ont été données aux médias publics et parapublics de concentrer leur couverture de la réunion des ministres arabes de l’Intérieur, qui s’est déroulée à Alger, sur le ministre saoudien. Ordre a été donné à ces médias de suivre la délégation saoudienne «partout» et d’accorder au ministre saoudien plus de temps sur les radios et les chaînes de télévision que les autres participants aux travaux de la 35e session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur qui se sont ouverts ce mercredi. «Même le président turc n’a pas bénéficié d’une attention aussi grande», assurent nos sources.
Pourquoi les autorités politiques algériennes ont-elles accordé au prince saoudien autant d’importance et l’ont-elles privilégié par rapport aux autres hôtes ? Une question que certains observateurs lient au rôle central que Riyad compte jouer dans le contexte complexe qui caractérise le Moyen-Orient et le Maghreb, au lendemain des soulèvements qui ont complètement déstabilisé la région. L’Arabie Saoudite a opéré un virage à 180 degrés depuis l’avènement des Frères musulmans au pouvoir en Egypte, et le régime de Riyad, prompt à soutenir le «printemps arabe» au début, a fini par changer de cap après avoir constaté que le Qatar en tirait les dividendes et menaçait jusqu’au régime monarchique voisin des Al-Saoud.
Riyad et Alger sont désormais sur une même longueur d’ondes s’agissant de la lutte contre le terrorisme et la nécessité de mettre fin à l’instabilité née des soulèvements provoqués par la propagande qatarie et encouragés par des officines occidentales à des fins de bouleversements géostratégiques. De plus, la politique d’ouverture enclenchée par le fils du roi Salman augure un abandon progressif de la doctrine wahhabite, matrice du terrorisme islamiste dont l’Algérie a payé le prix fort durant la décennie noire.
Si l’Algérie et l’Arabie Saoudite divergent sur de nombreux dossiers, dont celui lié au conflit syrien, les deux pays pivots du Golfe et du Maghreb semblent s’acheminer vers une nouvelle approche commune et une convergence de vues, sans que cela signifie que l’Algérie lâche l’Iran ou s’aligne sur la politique belliciste saoudienne au Yémen.
K. M.
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