L’improbable quête d’un successeur au président malade Mahmoud Abbas
Par R. Mahmoudi – Tous les porte-voix de l’Autorité palestinienne et du Fatah sont mobilisés pour afficher une unité de façade et cacher les tiraillements internes qui commencent à s’aiguiser avec la détérioration de l’état de santé du président Mahmoud Abbas. Confirmée par une source fiable à Algeriepatriotique, la maladie d’Abbas est, depuis quelques jours, en train de chambouler tous les desseins d’une Autorité déjà durement malmenée par les pressions qui s’accentuaient depuis notamment l’annonce faite par Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël.
Interrogé ce jeudi par la Chaîne III de la Radio algérienne, le vice-président du Fatah, Mohammed Al-Alloul, avait du mal à nier la maladie de Mahmoud Abbas, en avouant que ce dernier était «fatigué à cause des voyages fréquents» qu’il effectuait. Tacitement, ce haut dirigeant du Fatah admet que l’actuel chef de l’OLP et de l’Autorité palestinienne, âgé de 84 ans, ne pourra pas continuer si longtemps à son poste. D’où l’impératif, pour les cadres du parti au pouvoir, le Fatah, de préparer dès maintenant une succession consensuelle et tranquille. Une chose qui paraît a priori aussi aléatoire que périlleuse.
D’abord, parce qu’il est difficile, dans la configuration actuelle du personnel politique palestinien, de trouver un homme qui réunisse en lui les qualités indispensables pour le président d’un Etat qui n’est pas comme les autres. La plupart des anciennes figures de proue de la cause palestinienne ont été écartées des centres de décisions. Parmi les personnalités qui peuvent potentiellement prétendre au poste de président de l’Autorité, et qui sont encore restées fidèles à Abbas, on peut citer Saëb Erekat, négociateur en chef de l’OLP. Récemment, il s’est distingué par une sortie étonnante, en déclarant à une télévision israélienne que Mahmoud Abbas ne pouvait pas bouger sans l’aval du chef d’état-major de l’armée israélienne ou du gouverneur d’El-Qods. A-t-il voulu transmettre un message sur cette fin de règne qui se profilait ?
Devant cette situation, les dirigeants palestiniens auront aussi à faire face à d’éventuelles injonctions des pays du Golfe et de l’Egypte qui, eux, voudraient imposer leur homme, à savoir Mohamed Dahlane. Cet ancien colonel des services de sécurité du Fatah à Gaza, qui vit en exil entre les Emirats arabes unis et la Jordanie, est un anti-islamiste invétéré et s’oppose au règne du Hamas dans la bande de Gaza.
R. M.
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