Le Makhzen commande une étude sur son armée pour intimider les Algériens
Par Karim B. – Le Makhzen, qui essuie revers sur revers diplomatique dans le dossier sahraoui, a commandé une étude sur son «armée de terre» à une université espagnole pour «impressionner» les Algériens. L’étude, reprise par un site dont on dit qu’il serait financé par le Maroc, est l’œuvre d’un «groupe d’études en sécurité internationale» qui dépend de l’université de Grenade. Elle s’est intéressée aux «capacités de l’armée de terre marocaine» qui aurait «pour principal objectif de contrer le potentiel danger algérien aux frontières orientales».
Selon ce rapport qui vante la puissance de feu de l’armée de Mohammed VI, l’essentiel des effectifs et du matériel de l’armée de terre marocaine «se concentre dans les villes proches de la frontière avec l’Algérie que sont Berkane, Ahfir, Taourirt, Guercif, Missour, Outat El-Haj, Errachidia, Tan Tan et Sidi Ifni». Le Maroc «dispose également d’importantes bases d’artillerie et de blindés à Taza, Fès, Meknès, Hajeb et Khénifra», précise l’étude espagnole qui explique que le choix de ces villes pour y abriter les bases militaires marocaines est justifié par le relief. «Ce déploiement profite d’un avantage naturel avec la cordillère de l’Atlas qui met théoriquement les principales villes du royaume hors de portée de l’armée algérienne», note l’étude, qui met en avant les «prouesses» de «l’industrie militaire marocaine» et inventorie les acquisitions des forces armées royales qui ont «décuplé ces dernières années».
Ainsi, on apprend que Mohammed VI a acheté «des centaines de chars de type Abrams M1A1 dotés d’un capteur infrarouge à balayage avant et aptes pour des manœuvres et des combats en milieu urbain (…) 150 chars VT-1A chinois équivalents au T-90 russe (…) des systèmes d’artillerie chinois MRLS AR-2 d’une portée de 130 kilomètres et des MRLS WS2D d’une portée de 400 kilomètres» qui ont «considérablement augmenté la puissance de feu marocaine».
Cette étude, qui amplifie sciemment les capacités militaires du voisin de l’Ouest, tend à démontrer que l’Algérie n’aurait pas intérêt à «jouer avec le feu». Le travail semble avoir été commandé par le Makhzen de sorte à répondre à la dernière mise en garde du Polisario, qui a menacé le Maroc de reprendre les armes si le régime monarchique de Rabat persistait à refuser de se conformer à la légalité internationale, en ne respectant pas les résolutions de l’ONU, les décisions de l’Union africaine et l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne.
Mais l’étude en question, tout autant que l’article qui lui a servi de support médiatique, est un nouveau coup d’épée dans l’eau. Tout le monde sait, en effet, que le Maroc ne s’arme que grâce aux subsides des monarchies du Golfe et le soutien invétéré de Paris à la famille royale prédatrice qui a fait du Maroc une propriété personnelle, et qu’une nouvelle guerre contre le Front Polisario serait fatale pour la monarchie et – donc – préjudiciable à ses parrains arabes et occidentaux.
K. B.
Comment (46)