Le courageux Mohamed Aïssa déclare la guerre à la mouvance salafiste
Par R. Mahmoudi – Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, est décidé à en découdre avec les salafistes (les faux), lesquels ne laissent pas passer une occasion pour essayer de le déstabiliser, en l’accusant de vouloir les écarter de la gestion du culte au profit d’un islam purement algérien, expurgé de ces affluents importés du Moyen-Orient. Ceux-là n’hésitent pas à inonder les messages postés sur les réseaux sociaux de commentaires virulents et parfois vindicatifs, allant jusqu’à jeter sur lui l’opprobre et le traiter de «ministre zélé à la solde d’un pouvoir hérétique».
Dans un écrit publié sur son compte Facebook et intitulé «Salafistes d’Algérie : être comme ça ou ne pas être !», le ministre s’adresse directement à ceux qui se réclament du courant salafiste, en leur rappelant la vraie définition de la salafiya, qui est, selon lui, loin d’être celle qui est adoptée par ceux qui s’en revendiquent.
En se référant à une définition du théologien saoudien cheikh Ibn El-Otheimine (1929-2001), le ministre rappelle que la salafiya est, étymologiquement parlant, l’engagement à suivre la voie empruntée par le prophète, ses compagnons et tous les prédécesseurs (salaf). «Mais, adopter la salafiya comme une voie personnelle et l’utiliser contre d’autres musulmans ayant un avis contraire, ou, a fortiori, comme une voie partisane, est tout à fait antinomique à la salafiya elle-même», a écrit cheikh El-Otheimine.
Dans son commentaire, le théologien saoudien explique que cette façon de pervertir le sens de la salafiya et de la réduire à une «faction» qui croit détenir la vérité de l’islam et tente de l’imposer à tous les croyants par la manipulation, est une interprétation étriquée du texte. Alors que les prédécesseurs faisaient prévaloir l’ijtihad dans toutes les questions inhérentes à la religion et acceptaient d’être divergents sur des sujets aussi sensibles que le rapport du prophète avec Dieu ou le Jugement dernier, sans jamais s’invectiver les uns les autres. «Les salafistes en tant que doctrine partisane, rejetant ceux qui ne s’y identifient pas, n’ont rien de salafiste», tranche cheikh El-Otheimine.
C’est la quintessence du message de Mohamed Aïssa qu’il veut lancer à ses détracteurs, tout en prévenant, à la fin du texte, de ne pas agréer les commentaires «sectaristes» ou des insultes.
R. M.
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