Que cache la guerre ouverte entre le SG du FLN et le sénateur Benzaïm ?
Par Kamel M. – Ce n’est pas un simple militant qui a ouvert les hostilités contre le secrétaire général du FLN mais un membre du Conseil de la nation. Il ne s’agit donc pas d’une simple querelle de chapelle mais d’un véritable bras de fer entre deux poids lourds du parti du Président.
Abdelwahab Benzaïm le laisse entendre lui-même dans un message posté sur les réseaux sociaux. Le conflit qui l’oppose à Djamel-Ould-Abbès «n’est pas une affaire interne [au parti] et ne concerne pas qu’un sénateur. C’est une affaire de dignité, de droit constitutionnel, de justice et d’égalité entre les citoyens et les militants dans leurs droits et leurs devoirs», écrit le sénateur frondeur qui accuse ouvertement le patron de l’ex-parti unique de «ségrégation» entre les militants sur la base de leur appartenance régionale. «Nous sommes tous les enfants de l’Algérie, du Front de libération nationale et de Novembre», ajoute Abdelwahab Benzaïm.
Si ce cadre du parti au pouvoir persiste dans sa protestation contre l’actuel patron du FLN, il est peu probable que ses attaques ouvertes et directes contre «l’homme du Président» soient une simple colère passagère. Benzaïm oppose au secrétaire général du FLN l’argument selon lequel le sénateur qu’il est, «représentant du peuple grâce aux voix de 550 élus», ne peut être convoqué comme un moins que rien pour avoir «défendu les citoyens, exprimé leurs préoccupations et dénoncé la radiation de milliers d’enseignants». L’opposant à Ould-Abbès, bien qu’il ne s’inscrive dans aucune démarche de redressement, ne peut être coupé du reste des nombreux frondeurs du parti qui veulent la tête de Djamel Ould-Abbès.
Désigné par le président de la République après qu’Amar Saïdani eut achevé sa mission qui consistait à «faciliter» la mise à la retraite de l’ancien patron du DRS, Djamel Ould-Abbès se présente comme l’homme de confiance de Bouteflika. Un fait confirmé par le sénateur Bezaïm qui a rappelé que des «circonstances particulières» ont concouru à sa cooptation, mettant en cause la gestion du parti et appelant son secrétaire général à se retirer. «Tu appartiens à une époque révolue», a ironisé le sénateur Abdelwahab Benzaïm en s’adressant au patron octogénaire du FLN.
Le président d’honneur du parti entendra-t-il l’appel lancé par le sénateur qui lui rappelle sa fidélité et sa loyauté ? Djamel Ould-Abbès est-il sur la sellette ?
K. M.
Comment (11)