Marc Lavoine : «Deux Algériens ont sauvé mon père de la mort»
Par Sarah L. – Le chanteur et acteur français Marc Lavoine a rendu un émouvant hommage à l’Algérie et aux Algériens, lors d’un concert qu’il a animé ce samedi à la salle El-Mouggar, à Alger.
Après Claude Barzotti qui a chanté Alger la Blanche, l’icône du cinéma français Gérard Depardieu qui affirmé que c’était «une fierté d’être Algérien» et même Nicolas Sarkozy qui avouait récemment avoir «aimé être né à Alger», Marc Lavoine a tenu à raconter l’histoire de son père envoyé dans notre pays «contre sa volonté» et «contre ses idées» et qui fut sauvé deux fois par deux Algériens durant la Guerre de libération nationale.
Marc Lavoine n’a pas donné les détails de l’histoire de son père ni des circonstances exactes dans lesquelles il a échappé à la mort grâce à l’intervention des deux Algériens auxquels il rend hommage. «Je vis avec ces deux hommes qui lui ont sauvé la vie, le premier fut soigné à l’hôpital militaire, le deuxième était son ami qu’il appelait «mon frère»», raconte Marc Lavoine qui révèle que l’un des deux hommes «prit la balle tirée d’un fusil et mourut dans ses bras, au soleil d’un après-midi, d’une balle qui n’était pas pour lui». «Ce jour-là, poursuit-il, mon père est mort aussi en Algérie, mais il a pu avoir un deuxième fils, être un père, ce que son ami n’a jamais pu faire.»
Le chanteur français a confié, en vers, que son père a gardé «jusqu’à son dernier jour le souvenir le plus grand, le plus fort, le plus lourd» et il lui «parlait, des larmes dans les yeux, d’une guerre atroce dans un pays merveilleux». «En Algérie, il y eut une guerre dont je ressens les blessures aujourd’hui et je sais que même s’il a continué à respirer en France, mon père est mort ici en Algérie, dans ce pays qu’il a aimé. Et cet amour, il me l’a transmis», a confessé Marc Lavoine, qui dit entendre parler de l’ami de son père mort à sa place «depuis si longtemps». Et d’ajouter : «Je t’ai imaginé si souvent, je ne sais pas si je dois dire bonjour ami ou si je dois dire pardon ou bien merci, je garde le silence une minute éternelle pour avoir sauvé mon père qui vous est resté fidèle. Et s’il me regarde aujourd’hui du ciel, il doit me dire : la France est ma patrie ; dans mon cœur, si tu regardes bien petit, il y a l’Algérie.»
S. L.
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