Deux mille Palestiniens circulent avec de vrais-faux passeports algériens
Le procès d’une vieille dame syrienne, d’origine palestinienne, condamnée pour «faux et usage de faux» dans une affaire de demande de la nationalité algérienne a révélé l’existence d’un vaste réseau de trafic de papiers officiels qui aurait concerné 2 000 réfugiés syriens. Selon le quotidien arabophone Ennahar, l’accusée, jugée par le tribunal de Dar El-Beïda, à Alger, aurait présenté aux autorités algériennes des documents falsifiés qu’elle aurait fait établir en Syrie, pour obtenir la nationalité algérienne, arguant qu’elle serait descendante des Algériens qui avaient été contraints à l’exil en Syrie avec l’Emir Abdelkader.
L’affaire, qui a révélé que de nombreux réfugiés syriens ont suivi la même procédure, aurait eu pour conséquence la traduction devant les tribunaux de plusieurs employés du secteur de la justice.
Le fils de l’accusée syrienne avait déjà écopé d’une peine de cinq ans de prison avec douze autres complices, précise le journal, qui croit savoir que les prévenus sont accusés d’avoir fourni de faux papiers algériens à des Palestiniens, et ce, avec la complicité de fonctionnaires algériens. 2 000 ressortissants syriens et palestiniens ont réussi à obtenir la nationalité algérienne à travers ce réseau de trafiquants, dont un employé à l’ambassade de Palestine.
L’accusé principal a été arrêté à l’aéroport international d’Alger en possession d’une grande quantité de timbres fiscaux algériens qu’il comptait utiliser en Syrie où des papiers falsifiés sont présentés à l’ambassade d’Algérie à Damas pour l’obtention de documents attestant de la nationalité algérienne pour leurs acquéreurs palestiniens vivant dans ce pays. Le trafiquant portait sur lui également des procurations qui devaient lui servir à retirer les certificats de nationalité à ses «clients». Le sésame servait, par la suite, à faire établir des extraits de naissance auprès des APC, moyennant un bakchich allant de 1 000 à 3 000 DA, selon Ennahar.
La mère de l’accusé a nié toute implication dans l’affaire, affirmant qu’elle avait obtenu la nationalité algérienne de façon légale, qu’elle avait signé une procuration pour son fils, pour suivre la procédure en son nom, mais qu’elle ignorait qu’il s’en était servi pour en faire un moyen d’enrichissement illicite à travers son usage abusif.
L. S.
Comment (29)